Sénatoriales 2023 : des forces en présence

Mardi 3 Janvier 2023 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’année 2023 sera marquée au plan politique par la tenue des élections sénatoriales dont l’enjeu est le renouvellement de la chambre haute du Parlement. Ainsi, certaines formations politiques commencent déjà à mobiliser les troupes, à l’instar du Parti congolais du travail (PCT) qui est à pied d’œuvre pour conserver sa majorité.

En République du Congo, le Sénat est composé de 72 sénateurs élus pour un mandat de six ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour, à raison de six sénateurs par département. Le scrutin a lieu de manière indirecte par un collège électoral composé des conseillers municipaux et départementaux, soit 1154 électeurs. Le renouvellement de la chambre haute du Parlement a initialement lieu par moitié tous les trois ans. Cependant, à partir des élections de 2017, l'ensemble des sièges des sénateurs est  renouvelé du fait des changements apportés par la Constitution du 25 octobre 2015.

Fort de ses 650 conseillers locaux sur les 1 154, soit 56,32%, le PCT qui dispose de quarante-quatre sénateurs sur les soixante-douze sièges dans la législature finissante est mieux parti pour conserver sa majorité parlementaire. Le parti socle de la majorité présidentielle dirige actuellement vingt-quatre conseils départementaux et municipaux sur les vingt-six disponibles. Il pourrait également compter sur ses alliés comme le Mouvement action et renouveau, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès social et le Club 2002, Parti pour l’unité et la République.  Les deux premiers ont chacun deux sénateurs et le troisième un. Sur la liste des alliés du PCT, il y a aussi le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral bien qu’étant le plus grand perdant des élections de juillet 2022, surtout aux législatives.

« Pour 2023, l’objectif incontournable demeure les élections sénatoriales que nous devons gagner avec autant de panache que les élections législatives et locales de 2022. Cela implique notre ferme engagement à tous les niveaux et l’observation sans retenue des règles de discipline, afin de maximiser les chances de succès à ce rendez-vous politique d’envergure », instruisait le secrétaire général du PCT, Pierre Moussa, les membres du Comité central réunis en session les 29 et 30 décembre à Brazzaville.

Il avait, par ailleurs, interpellé le comité national d’investiture pour le choix des candidats « efficaces », ayant à l’esprit ceux qui sont aptes à servir les intérêts du parti et de la Nation. "Je sais compter sur le sens de responsabilité des conseillers départementaux et municipaux qui constitueront l'électorat de cette compétition"; a déclaré Pierre Moussa.

Du côté de l’opposition, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) qui a obtenu une cinquantaine d'élus locaux à l’issue des dernières élections pourrait peut-être conserver ses deux sièges au Sénat. En fonction des résultats obtenus aux derniers scrutins, l’Upads s’est engagée à identifier des circonscriptions à conquérir ou à reconquérir par le secrétariat national avant les prochaines élections.  « S’agissant des dernières consultations électorales, leur issue montre sans l’ombre d’un doute que notre parti n’a pas atteint ses objectifs…. Pourtant, en nombre de sièges, les résultats globaux ne sont guère différents de ceux obtenus au cours des derniers scrutins : 2002, 2007, 2012 et 2017, à quelques exceptions près », rappelait son secrétaire général, Pascal Tsaty Mabiala, lors de la deuxième session extraordinaire du Conseil national de l’Upads, tenue les 18 et 19 novembre à Brazzaville.

L’Upads dont le secrétaire général est le chef de file de l’opposition congolaise a un ministre au gouvernement, notamment Honoré Sayi en charge des Transports et de l’Aviation civile. Le Parti républicain libéral qui dispose de deux sénateurs à la troisième législature finissante aura certainement son mot à dire lors des prochaines sénatoriales puisque la formation politique de Nick Fylla entretient quand même de bonnes relations avec le PCT bien qu’étant à l’opposition. L’Union des démocrates humanistes aura probablement ses arguments à faire valoir au regard de ses résultats aux dernières élections. Sans oublier les indépendants qui siègent actuellement au Sénat. Ils sont douze au total.

Notons que les dernières élections sénatoriales se sont déroulées le 31 juillet 2017.

 

Parfait Wilfried Douniama

Notification: 

Non