Soudan : 13 millions de Soudanais votent depuis lundi leur président

Lundi 13 Avril 2015 - 14:53

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Les électeurs soudanais sont appelés à élire durant trois jours, le nouveau président de la République, les nouveaux parlementaires ainsi que les élus locaux. Le président sortant, Omar el-Béchir, candidat à sa propre succession est assuré de l’emporter face à 15 autres candidats.

Ces élections générales qui se dérouleront les 13, 14 et 15 avril 2015, avec 7.100 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire, sont placées sous la supervision de 15 organisations  internationales dont la Ligue arabe et l’Union européenne. C'est le deuxième scrutin du genre depuis l’arrivée au pouvoir du président Omar el-Béchir en juin 1989 à la faveur d’un coup d’Etat.

Malgré l’adversité des 15 autres concurrents à la présidentielle, el-Béchir a tous les atouts de son côté pour pouvoir l’emporter. Son parti le NCP (Parti du congrès national) et ses alliés contrôlent les rouages de l'Etat en défaveur des autres adversaires. Béchir, 71 ans, est assuré d'être réélu, puisque les autres candidats en course sont peu connus et alors que la plupart des partis de l'opposition radicale boycottent le scrutin.

Ce processus électoral a suscité de vives critiques aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Malgré les promesses faites par le chef d’Etat sortant d’apporter la « sécurité et stabilité », plusieurs centaines d’étudiants ont affronté la police dimanche 12 avril dans la ville de Port Soudan à l’est du pays. Les manifestants qui ont été dispersés à coups de bâtons par la police, s’opposaient à la tenue du scrutin, selon des témoins cités par l’AFP. Une protestation similaire a été signalée à Kalma, au Darfour-Sud, région en proie à un conflit depuis 12 ans. Des centaines d’habitants d’un camp de déplacés ont aussi manifesté sous le slogan « Non aux élections du sang ».

L'Union européenne a ainsi fait part de sa préoccupation, jugeant que ces élections ne pouvaient « donner un résultat crédible et légitime » car « le dialogue est contourné, certains groupes exclus et les droits civiques et politiques violés », rapporte la même source.

La coalition regroupant le Front Révolutionnaire du Soudan (FRS), composé des groupes insurgés des régions en guerre du Nil bleu, du Sud-Kordofan et du Darfour, l'Oumma, l'une des trois principales formations du pays, et les organisations de la société civile soudanaise, ont boycotté le scrutin.

 

Fiacre Kombo