Sport: CAN 2015, la Guinée équatoriale désignée pays hôte

Samedi 15 Novembre 2014 - 18:45

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En se positionnant comme dernier recours à l’organisation de la CAN sur le continent, la Guinée équatoriale vient de gagner son ticket pour la 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations. La cent-vingtième nation mondiale, disqualifiée pour fraude lors des préliminaires, vient en effet d’être désignée pays hôte de la compétition.

Il fallait sauver la CAN 2015, compromise depuis le refus du Maroc, qui avait demandé un report de la compétition en raison de l’épidémie d’Ebola. C’est désormais chose faite, car une semaine après avoir annoncé le maintien du tournoi aux dates initiales, la Confédération africaine de football a livré, ce vendredi, le nom du pays hôte. Et l’heureux élu est la Guinée équatoriale.

Une désignation surprise qui met fin aux supputations et rumeurs qui envoyaient, depuis quarante-huit heures, la CAN au Qatar et même au Brésil. Il faut dire que les candidats africains ne se bousculaient pas au portillon : l’Afrique du Sud, la meilleure solution, avait d’emblée refusé de récupérer la compétition, comme ce fut le cas en 2013. Position reprise par l’Angola, l’Egypte, le Gabon et le Ghana. Touché par Ebola, qui est officiellement éradiqué, et victime du terrorisme de Boko Haram, le Nigeria s’était proposé, sans succès.

Principale source de revenus de la CAF, par le biais des droits télévisuels, la CAN aura donc lieu chez le coorganisateur de l’édition 2012, dont le Nzalang avait été quart de finaliste. Depuis, le pays est équipé de deux stades répondant aux normes internationales : celui de la ville de Bata (40 000 places), située sur le continent, et celle de Malabo (15 000 places). Le cahier des charges habituel exige quatre enceintes, pour recevoir les quatre groupes. Mais la CAF sera indulgente quant aux deux autres stades que compte le pays ; celui de Mongomo, la ville de naissance du président Obiang, frontalière du Gabon,  et celui d’Ebebiyin, jouxtant les frontières camerounaises et gabonaises.

Sur le plan de la morale sportive, cette désignation interpelle. Rappelons que le Nzalang avait été disqualifié, en juillet dernier, pour avoir aligné face à la Mauritanie un joueur inéligible (Thierry Fidieu) lors du premier tour préliminaire. Une (mauvaise) habitude du football équato-guinéen, déjà épinglé en 2013 pour un cas similaire (Emilio Nsue Lopez) et habitué des nationalisations de masse (de nombreux Brésiliens dont le gardien Danilo, le Libérien Doe, les Ivoiriens Kamissoko et Konaté, les Camerounais Ekanga, Ndongo, Ellong, le Colombien Ruiz,…).

La CAF semble avoir estimé que la survie de la CAN primait sur la morale dans ce dossier. Reste désormais aux Diables rouges de se qualifier, ce samedi, pour être de la fête.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo: Le stade de Malabo. Photo: AFP