Sport : Ces binationaux qui font briller le judo français

Mardi 19 Janvier 2021 - 12:06

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Il n’y aura pas de nouveau report des jeux olympiques de Tokyo cet été. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé récemment les organisateurs de l'évènement, déjà reporté d’un an pour cause de coronavirus. Selon les organisateurs, les jeux olympiques se dérouleraient comme prévu du 23 juillet au 8 août. Ce, malgré la déclaration d’état d’urgence faite par le gouvernement japonais en ce début d’année suite à la recrudescence des cas de Covid-19 dans l’archipel. 

C’est dans cet élan que les athlètes qui vont y participer à l’instar du judoka Teddy Riner, affinent déjà leur préparation. En effet ce dernier a repris la compétition en ce début d’année en participant au Masters de judo du Qatar. Et pour sa première compétition internationale depuis sa défaite (sa première après 154 combats d’invincibilité) au tournoi de Paris, en février 2020, Teddy Riner voulait remettre les pendules à l’heure. Objectif rempli pour le double champion olympique qui s’est plus que rassuré en s’imposant en finale devant le Russe Inal Tasoev par pénalités.

Omniprésent, rapide, le Français a vite pris les choses en main dans son combat face au Russe. Revanchard, Riner a étouffé le dernier vice-champion d’Europe de la catégorie. Sans solution, ce dernier, reclus face au sérieux et aux assauts répétés du double champion olympique, s’est incliné après avoir reçu trois pénalités. « Je pense que j’ai remis les pendules à l’heure. C’était une prise d’information pour moi. Même si j’étais déjà qualifié pour les jeux, c’était aussi important de prendre des points, mais surtout de savoir où j’en étais », s’est réjoui le judoka après son sacre.

A quelques mois des jeux olympiques de Tokyo, Teddy Riner a marqué les esprits. Une performance salutaire qui pose les jalons d’une année déterminante pour le champion français, en quête d’un historique troisième sacre olympique cette saison.

Les judokas françaises dominent le Master du Qatar

Elles portent certes les couleurs de la France, mais elles sont toutes nées de parents aux origines africaines. Au Masters du Qatar, ces sportifs binationaux ont fait briller le drapeau tricolore. En Effet, la France a récolté une belle moisson de médailles en or grâce à ses championnes. Dans la catégorie des moins de 78 kilos, la Franco-Congolaise Madeleine Malonga, championne du monde en titre et numéro 1 mondiale de la catégorie, a confirmé son statut de patronne en s’imposant pour la première fois au Masters. En finale, Malonga (27 ans) a battu par waza-ari la Japonaise Shori Hamada, numéro 2 mondiale. Malonga, percutante comme tout au long de sa journée de compétition, a rapidement pris l’avantage en faisant tomber Hamada en moins de trente secondes. Mais elle a dû lutter ensuite de toutes ses forces pour résister à une longue attaque au sol de son adversaire nipponne. Auparavant, elle s’était montrée particulièrement expéditive au cours de ses trois premiers combats : jamais elle n’avait passé plus de deux minutes sur les tapis qataris.

De son côté, la Franco-Camerounaise Romane Dicko, a prouvé qu’elle était bien la nouvelle star du judo féminin français en décrochant l’or dans la catégorie des plus de 78 kilos. En finale, Dicko a fait chuter, puis immobilisé au sol l’Azerbaïdjanaise Iryna Kindzerska, numéro 4 mondiale, en moins de deux minutes. Au-delà, elle a connu une journée idéale avec quatre ippons en autant de combats, tous face à des adversaires du top 10 mondial. Elle a même lancé sa compétition qatarie par un succès convaincant aux dépens de la numéro 1 mondiale, la Cubaine Idalys Ortiz. C’est déjà Kindzerska que Dicko avait dominé pour s’offrir un deuxième titre de championne d’Europe à Prague fin novembre dernier. Ce succès au Masters lui fait faire un bond dans la hiérarchie mondiale : de la 18e place, elle intègre le top 8 à l’approche des jeux olympiques.

Clarisse Agbegnenou, reine incontestée des tatamis

La Franco-Togolaise, Clarisse Agbegnenou, quadruple championne du monde des moins de 63 kilos a confirmé son rang de numéro 1 mondiale de sa catégorie en remportant elle aussi le Masters de judo à Doha (Qatar). Agbegnenou (28 ans) a fait chuter en finale la Japonaise Nami Nabekura, numéro 4 mondiale, après plus de deux minutes et demie dans le golden score (la prolongation après les quatre minutes réglementaires de combat).

Il y a un peu plus d’un an, en décembre 2019, c’est Nabekura qui avait mis fin à deux ans sans défaite d’Agbegnenou, déjà au Masters. Depuis, la vice-championne olympique en titre avait pris une première revanche sur la judoka nippone en finale du Grand Chelem de Paris début février dernier. Pour ses retrouvailles avec la compétition après plus de huit mois sans compétition à cause de la pandémie de Covid-19, Agbegnenou s’était offert un cinquième titre de championne d’Europe fin novembre 2020 à Prague.

Rappelons que le Masters, habituellement disputé en fin d’année, réunit les meilleurs judokas mondiaux, en l’occurrence les 36 les mieux classés de chaque catégorie de poids.

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

1- Teddy Riner, double champion olympique en judo/DR; 2- Clarisse Agbegnenou, quadruple championne du monde des moins de 63 kg en judo/DR

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