Stade Cardinal Malula : près de quatre cents refoulés de Brazzaville abandonnés à leur triste sort

Jeudi 12 Mai 2016 - 18:15

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Deux ans après leur réfoulement de l'autre rive, ces hommes et ces femmes continuent d’attendre désespérément une aide du gouvernement pour se reloger ailleurs.

La situation des réfugiés de Brazzaville, qui continuent de squatter les abords du stade Cardinal Malula situé dans la commune de Kinshasa, à quelques encablures du bureau communal, est très préoccupante. Deux ans après, plusieurs ménages n’arrivent toujours pas à se trouver un logis et à se réinsérer socialement, faute des moyens. Si plusieurs ont rejoint leurs familles à Kinshasa ou regagné leurs provinces d’origine en profitant des moyens de locomotion mis à leur portée par le gouvernement aux premières heures ayant suivi leur refoulement, près de quatre cents continuent encore à camper sur ce site de fortune. Leurs conditions de logement sont très précaires et inspirent compassion et pitié.

Tout au long de la clôture du stade, ils y ont érigé des abris de fortune faits des débris des planches, des bâches ou des morceaux de tôles ramassés par-ci par-là. Ils n’ont pas le choix parce que condamnés à vivre un tel cauchemar faute des moyens et d’alternatives rassurantes. Les conditions d’hygiène sont épouvantables avec, à la clé, un manque criant des toilettes, poussant les occupants du site à se soulager dans des caniveaux, rajoutant ainsi à l’insalubrité ambiante. Et lorsqu’il pleut, la vie devient infernale pour les occupants du site obligés de subir leur situation sociale de manière stoïque. Après chaque pluie, les eaux noirâtres et boueuses charriant des immondices débordent de toutes parts et se jouent des sacs de sable, protection dérisoire dressée pour prévenir tout risque de submersion. Déjà depuis leur établissement sur ce site, quatorze personnes ont péri, fauchées par les maladies d’origine hydriques auxquels sont exposés ces refoulés de Brazzaville qui n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Le gouvernement, qui avait promis dernièrement d’octroyer à chaque ménage une somme de 500 dollars pour se trouver un logement décent, tarde jusque-là à réaliser sa promesse, à en croire les occupants du site. Nombre d’entre eux refusent de regagner leurs provinces d’origine et ne jurent que par Kinshasa où ils comptent refaire leur vie. Pour survivre, la plupart n’hésitent pas à verser dans des viles pratiques telles que le vol, l’escroquerie ou encore, le truandage des paisibles passants. En  somme, c’est un véritable S.O.S que lancent ces hommes et ces femmes au gouvernement afin qu’une solution définitive soit trouvée quant à leur situation sociale.                    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des abris de fortune érigés le long du stade Cardinal Malula

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