Standards and Poors : le Congo stable à B+/B

Samedi 4 Octobre 2014 - 17:45

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L’agence de notation souveraine Standard and Poors a rendue publique vendredi soir la nouvelle note souveraine du Congo. Le pays est stable avec un B+/B.

L’agence de notation Standard and Poors, anticipe une accélération de la croissance économique du pays soutenue par les investissements publics et privés mais s’inquiète des risques politiques qui augmentent à l’approche des élections de 2016 réduisant les perspectives d’investissement dans les secteurs miniers et pétroliers.

Concernant les incertitudes sur la présidentielle de 2016, Standard and Poors estime que l’histoire récente du pays fait peser un risque sur la succession. En effet, selon l’agence de notation, même si le président profite de la faiblesse de l’opposition pour faire passer son projet de révision de la Constitution, les tensions au sein de la majorité au pouvoir et d’une société marquée par un faible niveau de développement humain et de fortes inégalités sociales sont possibles.  Dans l’hypothèse où le président se retirerait, il y aurait toujours des risques que la transition politique ne soit pas apaisée.

Selon l'agence de notation, malgré sa dette extérieure faible et son excédent budgétaire, la dépendance très forte au pétrole de l’économie congolaise la rend vulnérable aux variations de l’investissement étranger.  En effet, les revenus pétroliers représentent un peu plus de la moitié du PIB et 80% des exportations.  Malgré cela le compte est en léger déficit depuis 2012 du fait de la croissance des importations liées au programme national  de construction d’infrastructure, du niveau élevé des investissements directs étrangers dans les secteurs miniers et pétroliers mais aussi des  importants rapatriements  de leurs dividendes par les sociétés pétrolières étrangères.

L’agence de notation a revu à la baisse les estimations du PIB annuel en conformité avec les données les plus récentes mais a par contre revu à la hausse les estimations des avoirs liquides de l’Etat. La croissance du PIB par habitant devrait passer à 4% pour la période 2014-2017, contre 1% pour la période 2011-2013, grâce à la mise en exploitation des nouveaux gisements deep off shore ou des mines de fer, ainsi que des  investissements publics dans la construction et les transports liés à l’organisation, en 2015, des jeux de Brazzaville.

Dans sa note sur le Congo, l'agence Standard and Poors relève également que l’excédent budgétaire du Congo  bien qu’en baisse devrait demeurer  le plus élevé de la zone CEMAC  (6.5% du PIB contre 11%). Standard and Poors anticipe que les tendances baissières devraient se poursuivre puisque les sociétés pétrolières vont commencer à recouvrer leurs couts lorsque les nouveaux champs vont entrer en phase de production et  du fait de la réforme du code des hydrocarbures.

Parmi les risques pouvant influer négativement sur la prochaine note du Congo, Standard and Poors envisage une possible condamnation de l’Etat congolais à payer 500 millions de dollars d’arriérés dans le litige qui l’oppose à la société libanaise Commissimpex.

Rose-Marie Bouboutou