Suppression d’emploi chez Airtel et Warid : les syndicats exigent l’annulation de l’actuelle procédure de restructuration

Jeudi 13 Novembre 2014 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La coexistence des sociétés  de téléphonie mobile, Airtel et Warid a entraîné la suppression de plusieurs postes d’emplois des deux parts. Depuis plusieurs jours des tractations entre les directions, les partenaires sociaux et les syndicats ne semblent pas trouver la bonne issue. Si chez Airtel-Congo,  les délégués du personnel exigent l’annulation de la procédure de restructuration engagée depuis le 31 octobre, à Warid ce bruit ne semble pas très retentissant. 

Environ 150 employés sont concernés par cette mesure de suppression des postes dans les sociétés désormais fusionnées. L’achat de Warid-Congo par le groupe Bharti, propriétaire d’Airtel, avait dès lors annoncé une restructuration. Il s’agit, en clair, de la suppression des doublons de fonctions résultant de cette fusion. Un plan social aurait prévenu, en effet, que l’opération indispensable se fit en préservant l’intérêt des travailleurs et l’équilibre social.

Le groupe Bharti Airtel qui détient désormais tous les actifs de Warid-Congo a décidé de lancer un programme de départ volontaire pour les employés intéressés, ou de séparation par consentement mutuel à l’intention des employés dont les postes seront supprimés. Ce programme, qui s’annoncerait être « d’un élan solidaire » et conforme au Code du travail et qui inclurait le paiement des droits légaux et conventionnels, la prime de séparation et d’autres privilèges ne serait pas en phase avec les employés visés qui dénoncent le non-respect des principes en la matière.

Ils récusent les entretiens individuels amorcés par la direction générale, exigeant par ailleurs, plus de transparence dans le plan de restructuration. Par exemple, les agents concernés souhaiteraient des éclaircissements sur les critères de choix ayant conduit à la suppression des postes. Ils s’étonnent par ailleurs, de l’offre proposé par la direction générale, « sans aucun consentement avec les délégués du personnel » qui exigeraient, à leur tour, que soit transmise aux partenaires sociaux toute la documentation relative à cette restructuration, à savoir les organigrammes des deux structures et de fusion, la liste du personnel concerné, les critères de choix, etc.

À en croire certains syndicalistes d’Airtel-Congo, une pression serait exercée sur les employés visés, leur demandant de signer des documents concernant l’offre de la société, malgré un renvoi des entretiens individuels levé par le directeur Afrique de la société, Christian De Faria, qui s’entretenait le 5 novembre à Brazzaville avec les partenaires sociaux. À ce jour, selon des sources syndicales, une  dizaine d’employés serait déjà parti volontairement sur les 80 postes environ ciblés à Airtel-Congo par la restructuration.

Le 10 novembre, les travailleurs d’Airtel-Congo ont tenu une assemblée générale, à Brazzaville et Pointe-Noire. Outre l’appel à la reprise de la procédure de restructuration associant les partenaires sociaux, le procès-verbal de la réunion réclame la négociation de la prime de bonne séparation du plan social proposé par la direction générale, « en tenant compte des us et coutume en la matière ». La  prime qui se situerait à un demi-mois de salaire brut moyen par année d’ancienneté ne convaincrait pas les concernés.

Ce procès-verbal qui appel par ailleurs, à l’arrêt « des mesures d’intimidation, de pression ou de harcèlement à l’endroit des agents dont les postes seront supprimés », faisait également office de préavis de grève à partir de ce jeudi. Une grève annulée, car le syndicat a été reçu mercredi par le conseiller du président de la République, chef du département du travail, de la sécurité sociale, de l’emploi et du dialogue social, Claver Clotaire Okouya. Des consignes se seraient passées pour annuler la grève qui serait illégale vu qu’aucun document ne fait état pour l’heure de la rupture de dialogue. La direction générale d’Airtel-Congo, le groupe Bharti et le ministère du Travail réfléchiraient sans doute à une issue favorable de la situation telle que préconisée il y a des mois lors de la « fusion » de ces deux sociétés.

En septembre 2013, lors de l’annonce du « partenariat » entre les deux structures qui faisait d’Airtel le plus grand réseau mobile au Congo avec 2,6 millions d’abonnés, la question des emplois, à côté de celle de la qualité des services,  avait été épinglée comme fondamentale. Le président de la République avait d’ailleurs insisté pour que cette fusion respecte les intérêts des travailleurs des deux opérateurs. « Nous vous rappelons notre attachement pour le respect de toutes les formes de dialogue social, de tranquillité sociale et de gestion optimale de ressources humaines », avait lâché Thierry Moungala, ministre des Postes et télécommunications.  Un rappel qui sera sans doute considéré par les différentes parties. 

La rédaction