Tchad : une mission de l’OIF attendue à N’Djamena

Mercredi 28 Avril 2021 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans un communiqué publié le 27 avril, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) prévoit d’envoyer, dans les prochains jours, une mission d’information et de contacts à la présidence du Tchad.

A N’Djamena, la mission de l’OIF rencontrera les autorités de Transition, les acteurs politiques et sociaux tchadiens ainsi que les partenaires internationaux sur place, afin « d’échanger sur la situation politique et sécuritaire du pays et sur les perspectives de gestion apaisée de la transition », rapporte le texte.

La mission de la francophonie se concertera notamment avec celle mandatée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.

Selon le communiqué, Louise Mushikiwabo a exprimé « son ferme attachement à l’intégrité territoriale » de ce pays d’Afrique centrale. Elle condamne les violences et invite tous les acteurs tchadiens à préserver la stabilité et la paix sociale, à assurer la sécurité des populations civiles.

En outre, la patronne de l’OIF rappelle la nécessité de garantir, « en toutes circonstances », le respect et la protection des droits et libertés.

Louise Mushikiwabo qui a dit suivre « avec grande attention » l’évolution de la situation au Tchad, suite au décès du maréchal président, Idriss Deby Itno, a, par ailleurs, pris acte de la mise en place d’un Conseil militaire de transition, de la suspension de la Constitution ainsi que de la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement.

La secrétaire générale de l'OIF a marqué sa préoccupation devant la rupture de l’ordre constitutionnel et démocratique dans le cadre de la déclaration de Bamako du 3 novembre 2000. Elle encourage les autorités de fait à engager « rapidement » un dialogue avec l’ensemble des acteurs sociopolitiques en vue de préserver la paix et la stabilité du pays et mettre en place une transition inclusive, devant conduire à des élections libre et transparente.

A cet égard, Louise Mushikiwabo salue la nomination d’un Premier ministre de transition, Albert Pahimi Padacket, et assure les partenaires tchadiens de « la disponibilité de la Francophonie à contribuer, en lien étroit avec ses partenaires internationaux, à accompagner ce processus de Transition ».

Les conclusions de la mission de l’OIF seront examinées par le Conseil permanent de la Francophonie qui se réunira prochainement.

 

Mahamat Idriss Déby promet un dialogue inclusif

 

Sur place, au Tchad, le nouvel homme fort, Mahamat Idriss Déby a promis d'organiser « un dialogue national inclusif »

« Le Tchad continuera à tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux », a assuré Mahamat Idriss Déby. Il a aussi promis d'organiser « un dialogue national inclusif » dans une période de transition de dix-huit mois.

Cette annonce est encourageante dans la mesure où le Tchad occupe une place stratégique dans la lutte contre les djihadistes dans le Sahel.  Pour la France, un des plus solides alliés du Tchad et la République démocratique du Congo (RDC), qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, la priorité est de régler la situation dans laquelle se trouve actuuellement ce pays.

« Sur le Tchad, nous avons parfaitement le même entendement que la France : il faut très vite revenir à l'ordre démocratique. Nous soutenons évidemment la stabilité actuelle, mais à condition qu'elle aille très vite vers la consolidation de la démocratie, des institutions démocratiques », a déclaré le président Félix Tshisekedi.

De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a indiqué : « Nous appelons au respect des engagements pris par le Conseil militaire de transition, je suis pour une transition démocratique, pacifique, inclusive, je ne suis pas pour un plan de succession. Et la France ne sera jamais aux côtés de celles et ceux qui forment ce projet. Le temps est venu de lancer un dialogue politique national ouvert à tous les Tchadiens, c'est ce qui est attendu du Conseil militaire de transition, et c'est la condition-même de notre soutien ».

En attendant, à N'Djamena et dans le sud du pays, les violences de mardi ont fait au moins neuf morts dans des manifestations sporadiques contre la junte militaire. Il y aurait une quarantaine de blessés. La Convention tchadienne de défense des droits de l'homme a,  dans un communiqué, condamné les violences.

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non