Tracé des frontières dans les Grands Lacs : réaction des acteurs politiques congolais aux propos de Paul Kagame

Jeudi 20 Avril 2023 - 17:18

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les récentes déclarations du président rwandais, Paul Kagame, tenues le 15 avril au Bénin, sur les frontières congolaises, continuent d'alimenter la chronique de ces dernières heures.

Les acteurs politiques congolais ne sont pas restés aphones face à ce qu'ils considèrent comme une énième provocation de la part du président rwandais. Ils continuent de donner de la voix. Si pour Kagame "une partie du Rwanda a été donnée au Congo et à l’Ouganda", les Congolais, comme à l'unisson, évoquent plutôt "une transgression de l'histoire".

Le président rwandais avait, pour rappel, justifié la crise sécuritaire actuelle dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) par l’établissement des frontières à l’époque coloniale, estimant que le Congo actuel avait reçu une partie du Rwanda. Pour lui, les Congolais ont bénéficié de l’héritage rwandais à travers les frontières tracées à l’époque coloniale.

Des allégations qui ne sont pas du goût du gotha politique congolais. Pour le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, en plus de falsifier l'histoire pour ses propres intérêts, Paul Kagame est bien la principale cause de tous les problèmes que connaît actuellement l’est de la RDC depuis plus de vingt ans.

La plateforme de l'opposition Lamuka (aile Muzito) estime, pour sa part, que les propos de Paul Kagame violent l'article 4 b et i de la Charte de l’Union africaine qui consacre l'intangibilité des frontières. Elle rappelle les dix recommandations du 30 octobre 2022 de son leader, Adolphe Muzito, qui avait proposé, entre autres, d'ériger un mur de séparation entre les deux pays.

L'ex-ministre d'État au Plan, Christian Mwando, dans son compte Twitter, a affirmé qu'aucun digne fils de la RDC ne peut tolérer une telle déclaration. Sur le même ton, le député national Delly Sesanga a réfuté les propos du président rwandais sur les causes du conflit à l'Est. Des propos qui, de son point de vue, ne visent qu'à justifier l'instrumentalisation, par son régime, du M23 comme une expression des revendications de ce qu'il qualifie de "fait historique" et à légitimer le projet de balkanisation de la RDC.

Selon le président de l'Envol, Paul Kagame s'attaque non seulement à l'intégrité du territoire de la RDC et à l'unité de son peuple, mais aussi à la stabilité des Etats africains en allant contre le principe adopté depuis 1964 consacrant l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation.

Alain Diasso

Notification: 

Non