Transport aérien/Covid-19 : l'IATA renouvelle son appel pour un soutien continu

Lundi 16 Novembre 2020 - 10:45

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Le président de l'Association internationale du transport aérien (IATA) a estimé que plusieurs millions d'emplois étaient menacés dans le secteur aérien. C'est un domaine qui souffre depuis le début de l'épidémie de coronavirus.

Le président de l'IATA, Alexandre de Juniac, est inquiet. Dans un contexte marqué » par la chute du trafic, Air France, a annoncé une perte nette de 1,6 milliards d'euros au troisième trimestre. Au-delà la compagnie nationale française, c'est tout le secteur du transport aérien qui souffre depuis le début de la pandémie. « La situation du transport aérien est catastrophique, plusieurs millions d'emplois sont menacés » dans le secteur aérien, a déclaré Alexandre de Juniac.

"Les compagnies aériennes brûlent de l’argent liquide au rythme de 300 000 dollars par minute dans la seconde moitié de 2020. Et une grande partie de l’aide publique qui leur a permis de rester viables s’épuise. La perspective de pertes d’emplois, d’une ampleur catastrophique, est bien réelle. Un soutien financier continu est désespérément nécessaire jusqu’à ce que l’industrie puisse se remettre sur pied", a déclaré Rafael Schvartzman, vice-président de l’IATA pour l’Europe.

Les compagnies aériennes sont en manque de ressources

L’IATA, qui regroupe 290 compagnies aériennes, anticipe désormais une chute de 66% du trafic aérien en 2020. Après un arrêt quasi total partout dans le monde au printemps en raison de la crise sanitaire, la reprise s’est faite très lentement. Certaines compagnies n’ont pas les ressources suffisantes pour traverser la prochaine saison hivernale sans aide publique, prévient l’IATA. Aux Etats-Unis, les principales compagnies aériennes ont annoncé des revenus en chute libre au troisième trimestre, et des milliers de personnes mises au chômage technique, faute d’un accord sur un nouveau soutien de Washington après l’arrêt de subventions destinées à aider à payer les salariés.

En Asie, la compagnie Cathay Pacific a annoncé la suppression de 5 900 emplois, soit un quart de son effectif, et la fermeture de sa filiale Cathay Dragon. En Europe, IAG et Lufthansa réduiront drastiquement leur offre au quatrième trimestre, à 30% au maximum de celle de l’an dernier. SAS vient d'annoncer le départ de 5 000 employés, soit 40% de l’effectif.

Déploiement de tests de dépistage de Covid-19 aux aéroports

Pour relancer le trafic et pour permettre aux compagnies de retrouver une activité normale, Alexandre de Juniac propose de remplacer les mesures actuelles "par un test systématique des passagers à l’aéroport de départ", grâce aux nouveaux tests antigéniques qui commencent à être déployés, avant le départ pour éviter les mesures de quarantaine à l’arrivée, qui refroidissent les éventuels candidats au voyage. L’aéroport londonien d’Heathrow a mis en place mardi des tests salivaires payants pour les voyageurs à destination de Hong Kong et de l’Italie, avec un résultat en une heure. A Paris-CDG et Paris-Orly, des tests antigéniques - aux résultats plus rapides que les tests PCR- seront bientôt lancés sur certaines destinations.

Le secteur aérien est au bord du gouffre

Le secteur est dans une "situation exceptionnellement grave et difficile", a martelé Alexandre de Juniac. Pour garder la tête hors de l’eau, il réclame de nouveau "l’aide des gouvernements" alors que "le nombre d’emplois qui sont menacés dans notre secteur au niveau mondial, c’est plusieurs millions", a-t-il encore alerté. Il reproche notamment aux gouvernements de ne pas avoir réellement ouvert les frontières lorsque le trafic commençait à repartir puisque certains ont mis en place "des mesures de restrictions aux voyages comme les quarantaines".

Le patron de l'IATA ajoute que, quelles que soient les mesures prises, "il est probable que le secteur sortira de cette crise avec moins d’acteurs. Ce qui est une très mauvaise nouvelle. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour les passagers qui auront moins d’accès à certaines destinations, moins de libertés à se déplacer".

Pour des professionnels du voyage, les aides étatiques aux compagnies aériennes doivent s’accompagner de mesures éthiques et équitables. Ils pensent qu'il est temps d’imposer une caisse de garantie des compagnies aériennes au profit des passagers et voyagistes en cas de faillite du transporteur. Fabrice Dariot de Bourses-des-vols.com appelle à "suspendre pour 2 ans les règles des agréments IATA basée sur les résultats financiers. Il faut laisser aux voyagistes, plongés dans une crise- aggravée par les rétentions de remboursement de billets des vols non opérés- le temps de se requinquer". 

Noël Ndong

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