Transport et voies de communication : des licenciements collectifs et abusifs dénoncés chez Transco

Lundi 8 Juin 2015 - 19:30

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Les victimes disent avoir été punies parce que le directeur général de cette société, Michel Kirumba, voulait les remplacer par les siens à qui il a voulu donner du travail.

La Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) a offert, le 8 juin, une tribune aux quarante-deux agents de la société Transport au Congo (Transco) pour dénoncer les résiliations massives et abusives de contrats de travail dont ils sont victimes depuis le 22 mai. Pour ces dernières, alors que la hiérarchie de leur entreprise justifie leurs licenciements collectifs par des impératifs liés à la restructuration de cet établissement public de transports en commun, d’autres personnes sont en train d’être embauchées pour les remplacer. « En même temps que nous sommes débarqués, il y a d’autres engagements des personnes qui, pour la plupart, sont d’une même province », a souligné un des porte-paroles de ces victimes, Louis Dogo, qui a admis que ces embauches se font sans test ni respect d’autres normes en la matière, mettant ainsi à nu l’injustice dont ils sont victimes.

Pour Jean Guet Mabiala et Louis Dogo complétés dans leurs démonstrations par d’autres membres de ce « collectif », le directeur général par intérim de Transco, Michel Kirumba, les accuserait d’avoir été à l’origine d’un débrayage, le 5 mai, de certains agents de cette entreprise.

Dans leur mouvement de grève, en effet, ces agents et cadres de Transco ont reproché à la hiérarchie la gestion de cette entreprise depuis le départ de l’expertise française. Ils ont notamment demandé, en plus du départ de Michel  Kirumba, la restructuration de la délégation syndicale, jugée inefficace, le salaire insuffisant ainsi que les écarts entre ce qui est payé aux membres de l’équipage et le personnel administratif.

La cour du roi Peteau

Pour ces agents victimes de licenciements collectifs, le directeur général par intérim de Transco, Michel Kirumba, se comporterai au sein de cette société comme dans un territoire conquis, fort de ses relations avec le premier ministre Augustin Matata Ponyo dont il a été le conseiller en charge des infrastructures. « Malgré les instructions du ministre de tutelle, qui a pu réconcilier toutes les parties et a permis la reprise de travail, de ne pas engager une chasse à l’homme, on a été surpris de recevoir des lettres de résiliation de nos contrats de travail », ont déploré ces agents et cadres de Transco.

Selon eux, Michel Kirumba crie à tout celui qui veut l’entendre qu’il n’a des comptes à rendre à personne si ce n’est au Premier ministre Matata Ponyo, qui l’a nommé à ce poste. « C’est fort de cette position qu’il ne veut pas obtempérer aux ordres du ministre de Transport et Voies de communication, dont l’intervention a permis la reprise de travail et la signature d’un procès verbal pour répondre au mémo du personnel et la réaction de la hiérarchie et qui est, à ce jour, incapable de le sanctionner », ont souligné les victimes qui ont noté que cette décision du directeur général par intérim de Transco a notamment causé la mort d’une des personnes licenciées, qui était à la prise de cette décision hospitalisée.

Pour ces victimes de licenciement collectif, Michel Kirumba use de deux armes : le mensonge et la terreur pour diriger cette entreprise. « Aux autorités, ils nous présentent comme des gens qui veulent tuer cette entreprise. C’est d’ailleurs pour cela que certains d’entre nous ont été convoqués par des services de sécurité. Alors qu’au sein de la l’entreprise, il use de la terreur pour mater le personnel et lui empêcher de parler », ont-elles souligné.

Le bilan 2014 contredit

Dans leurs déclarations, les victimes de licenciements collectifs ont contredit le bilan présenté dernièrement au public par cette entreprise. Selon elles, la hiérarchie veut faire croire que tout va bien au sein de Transco alors que les choses sont en train de sa gâter. « Il a écarté tous les cadres compétents alors que les chiffres présentés dernièrement au public sont à l’actif de l’expertise française et de ces cadres débarqués », ont-elles dit. Selon elles, Michel Kirumba conduit aux destinées de Transco depuis octobre 2014. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il ne peut pas se prévaloir d’avoir réalisé un bilan louable à la tête de cette entreprise alors qu’il est en train de gérer seul les comptes de cette entreprise en dehors des normes classiques de gestion. Cependant il a créé un circuit parallèle d’émission des billets qui est géré par un des siens: « Tel que nous sommes là, nous sommes menacés chaque jour. Il nous envoie des textos pour nous expliquer qu’il est l’homme fort parce qu’il était conseiller du Premier ministre et que seul ce dernier peut l’inquiéter. Si aujourd’hui rien n’est fait, le climat de terreur qu’il fait régner au sein de Transco va concourir à la perte de cette société », a souligné Louis Dogo.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

photo: Peter Ntumba, de la VSV, encadré par Jean-Guert Mabiala et Louis Dogo de Transco

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