Très chère Calixte…

Vous appartenez à cette génération d’Africains qui entend faire du continent noir l’une des communautés les plus vivantes, les plus dynamiques, les plus inventives de la planète. Et tout indique désormais que vous y parviendrez beaucoup plus rapidement qu’on ne le pensait il y a quelques années, beaucoup plus fortement qu’on ne le dit aujourd’hui.

Femme de plume au talent reconnu et au caractère bien trempé, vous menez ce combat, Calixte Beyala, sans le moindre complexe, avec la volonté affichée d’amener les Africains de France à s’affirmer sans détour sur la scène publique. Et vous y réussissez puisqu’en moins de trois ans le Mouvement des Africain-français (MAF), que vous avez fondé et que vous présidez, a fédéré autour de lui plus de quarante mille adhérents originaires de tous les pays du continent.

Comme vous nous faites l’amitié de venir nous visiter de temps à autre à la Librairie Congo que nous avons installée en plein cœur de Paris, nous connaissons bien les objectifs que vous poursuivez et nous y adhérons totalement, sans la moindre réticence. Tout simplement parce qu’ils sont réalistes, empreints de bon sens, bien adaptés aux défis que l’Afrique doit relever aujourd’hui, mais aussi parce qu’ils disent leurs quatre vérités à ceux qui tentent d’asservir à nouveau l’Afrique et les Africains.

Comment ne pas vous approuver lorsque vous dénoncez le comportement « raciste » de la Cour pénale internationale qui ne s’en prend qu’aux dirigeants africains ? Et comment ne pas vous appuyer lorsque vous attaquez de front les ONG voyous telles que Sherpa dont le but évident, à travers l’affaire dite des biens mal acquis, est de capter les richesses du continent en fragilisant ses plus hauts responsables ?

Parmi les desseins que vous nourrissez figure le projet apparemment fou d’installer à Paris, ou en région parisienne, une Maison de l’Afrique qui projetterait enfin des peuples du continent une image vraie et qui permettrait aux Africains français de se retrouver pour parler du présent aussi bien que de l’avenir. Sachez, très chère Calixte, que nous adhérons pleinement à ce projet et que nous vous aiderons dans toute la mesure du possible à le réaliser.