Université Marien-Ngouabi : le prêtre sociologue Alexis Tobangui promu au grade de maître-assistant Cames

Lundi 1 Août 2016 - 21:00

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L’ancien curé de la cathédrale de Brazzaville fait partie des 48 Congolais promus à l’issue de la 38e session des comités consultatifs interafricains du Conseil africain et malgache pour l'enseignement superieur (Cames) du 11 au 19 juillet à Bamako au Mali. Congratulé le 30 juillet par l’Université Marien-Ngouabi, l’abbé Alexis Tobangui revient sur ses recherches.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous venez d’accéder au rang de maître-assistant, quels ont été les résultats de vos travaux de recherche et vos perspectives ?

Abbé Alexis Tobangui (A A T) : En ce qui concerne les recherches effectuées, les résultats acquis, en résumé, je dirais qu’après la soutenance de ma thèse unique en sociologie portant sur « L’armée et la socialisation des jeunes en difficulté : expérience des centres Défense deuxième chance », le 12 mai 2009, j’ai participé à plusieurs activités scientifiques en ma qualité d’enseignant-chercheur. Ces activités m’ont permis d’approfondir quelques problématiques de ma thèse, notamment la socialisation, le lien social et la jeunesse. Les résultats acquis de mes travaux se résument de la manière suivante : dans mon livre intitulé : Défense deuxième chance et la socialisation des jeunes en difficulté » (éd. Le Harmattan, Paris, 2014), j’ai pu mettre en évidence quelques éléments de biographies, d’itinéraires (careers) et des parcours de socialisation professionnelle dont on peut tirer des enseignements et des observations sur la position actuelle de l’armée et du ministère de la Défense dans la société française. Les images projetées par les armées françaises offrent une palette diversifiée de supports identitaires et semblent aider les jeunes en difficulté à la fois, à formuler leurs attentes et à leur fournir des repères participants à la définition de l’identité nationale.

Concernant la perspective de développement des recherches en cours, au regard de notre analyse, nous pouvons dire que la vie en société place tout être humain dès sa naissance dans une relation d’interdépendance avec les autres « vivants ou morts ». Le bilan de ce parcours, notamment de la socialisation militaire, témoigne de contributions, tant en termes « d’actions » que de « recherches » sur la problématique du rôle social des armées auprès de la jeunesse. Enfin, la problématique du rôle social de l’armée reste, bien entendu, un vaste champ de recherches à reformuler et à approfondir dans le contexte africain. Je tente d’ouvrir des pistes tant soit peu intéressantes, selon qu’elles seront concluantes ou non, dans la consolidation de la recherche et de l’enseignement de la sociologie militaire.

Ainsi, la perspective de développement des recherches s’articule autour de deux axes principaux, à savoir : l’analyse et l’approfondissement des problématiques liées à l’émergence de la sociologie militaire au Congo (professionnalisation, organisation, liens avec la société) ; l’examen minutieux de plusieurs thèmes touchant au domaine militaire tels que : les enjeux sociopolitiques et économiques des violences armées au Congo des années 1960 à nos jours, la féminisation en cours dans l’armée congolaise et la pratique des religions …

LDB : Quels sont vos impressions ou sentiments en ce jour de votre promotion académique ?

A A T: Ce sont des sentiments et des impressions de joie et de fierté. Joie parce que mes travaux de recherches ont été validés par la haute instance du comité scientifique consultatif. Je suis d'autant plus heureux que mes efforts ont été appréciés positivement par les pairs africains du Cames. Pour rappel, le Cames est le Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur. Il est la seule institution habilitée à attribuer les grades académiques dans près de vingt pays d’Afrique et plus d’une centaine d’institutions universitaires (écoles d’ingénieurs, facultés, universités).

LDB : Vous passez au grade de maître-assistant de l’enseignement supérieur, pouvez-vous nous expliquer en quelques mots en quoi cela a consisté et comment on y accède ?

A A T : Le maître-assistant est un enseignant chercheur affranchi de l’assistanat et autorisé à encadrer les étudiants et les assistants sous la responsabilité scientifique d’un enseignant de rang magistral. Pour la petite histoire, le corps des maîtres-assistants fut créé dans les années 1960 dans les facultés des sciences, des lettres et sciences humaines, dans les Ecoles normales supérieures et dans certains grands établissements d’enseignement supérieur. Le maître assistant a pour mission d’encadrer les étudiants, d’organiser et de diriger les travaux pratiques, de dispenser un enseignement d’appoint en assistance aux professeurs. Il doit également contribuer aux travaux de recherches dans les services où il est affecté.

LDB : Et pour Terminer !

A A T : Je tiens à exprimer mes remerciements à tous ceux avec lesquels j’ai eu une bonne collaboration qui a abouti à cette promotion professionnelle et académique. Particulièrement à mes aînés professeurs de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’université Marien-Ngouabi pour leurs conseils ainsi qu’à toutes les personnes qui de près ou de loin m’ont soutenu dans cette aventure universitaire qui se poursuit. Merci à tous.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Abbé Alexis Tobangui, promu maître-assistant Cames

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