Upads : le sénateur Gaspard Kaya Magane juge sa sanction "illégale"

Lundi 21 Septembre 2015 - 13:15

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Le sénateur Gaspard Kaya Magane a organisé une rencontre citoyenne le 19 septembre à la préfecture de Brazzaville. Au menu, la mesure de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), son parti, qui l'avait suspendu à titre conservatoire. Pour lui, cette "sanction est nulle et de nul effet" au motif qu’elle manque de fondement juridique.

« En s’érigeant en un organe de sanctions, le secrétariat national s’arroge des prérogatives qui sont attribuées, en temps normal, au conseil national à la suite des investigations menées par la Commission nationale de contrôle et d’évaluation. Ces organes sont réduits actuellement à de simples chambres d’enregistrement. Au terme des textes fondamentaux du parti, les mesures conservatoires sont prises par les organes exécutifs auxquels appartiennent les militants fautifs », a déclaré Gaspard Kaya Magane.

Abordant le point relatif à la faute qui avait motivé sa sanction le 9 septembre dernier, l’orateur a indiqué que la position de l’Upads  sur le changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002 avait évolué. Pour la mémoire de l’assistance, il a rappelé que le 8 décembre 2014 à Dolisie, dans son allocution de circonstance à l’ouverture de la session inaugurale du conseil national, le premier secrétaire déclarait : « l’Upads réaffirme sa position de ni révision ni changement de la Constitution du 20 janvier 2002 ».

Poursuivant son argumentaire, Gaspard Kaya Magane a indiqué que le  31 mars 2015 à Brazzaville, au cours d’une conférence de presse, le même Premier secrétaire affirmait : « …rien ni politiquement ni juridiquement ne justifie le changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Tout au plus, nous admettons que le Président de la République en vertu de ses pouvoirs constituants, procède à la révision de certaines dispositions, notamment celles qui rentrent dans le domaine autorisé par la loi fondamentale elle-même ».

Une façon pour Gaspard Kaya Magane de démontrer à l’assistance qu’il n’a fait que répercuter l’évolution de la position du parti sur le débat constitutionnel en cours. De ce fait, il se pose la question de savoir pourquoi le secrétariat national l’a finalement sanctionné ?

L’Upads a-t-elle changé son orientation politique ?

Gaspard Kaya Magane s'explique sur cette question. « Lors du congrès de juin 2013, le parti avait opté pour une opposition républicaine et démocratique ; ce qui signifie la participation aux élections pour la conquête du pouvoir et au dialogue pour le règlement des contradictions politiques. Or, au cours du meeting public organisé le 3 août 2014 à Dolisie, le secrétariat national a radicalisé la ligne politique du parti, passant ainsi d’une opposition républicaine à une opposition extrémiste prônant ouvertement le recours à la violence et l’appel aux troubles sociopolitiques comme moyen d’accession au pouvoir », a-t-il lâché devant l'assistance.

À l'entendre, non seulement cette nouvelle ligne politique n’a pas été adoptée par les organes délibérants du parti, mais en plus, "on ne peut recourir à la violence pour accéder au pouvoir dans un régime démocratique". pour lui, il est évident que ce changement d’orientation politique ne pouvait pas obtenir l’assentiment de tous. D'où son appel aux cadres et militants de l’Upads, épris de paix, d’unité nationale et de progrès de se rassembler dans le but de faire entendre un autre son de cloche que l’appel à la guerre prôné actuellement par le secrétariat national.

Notons qu’au cours de cette rencontre citoyenne, le sénateur Gaspard Kaya Magane a reçu le soutien des sages, des femmes et des jeunes "soucieux de la préservation de la paix  au Congo" qui ont délivré des messages justifiant leur engagement.   

 

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Gaspard Kaya Magane délivrant son discours de circonstance

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