Vatican : le pape crée deux nouveaux cardinaux africains

Lundi 13 Janvier 2014 - 14:12

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Le pape François fait basculer le point de l’Église vers les pays pauvres avec une majorité de nouveaux cardinaux provenant du sud de la planète

Le Souverain pontife a annoncé, dimanche, la nomination de 19 nouveaux cardinaux. Parmi eux, seize sont des cardinaux dits électeurs ; c’est-à-dire qu’en cas de conclave pour l’élection d’un nouveau pape, ils seraient autorisés à prendre part au vote contrairement à ceux qui, ayant plus de 80 ans, en sont canoniquement écartés. Mais, surtout, le pape argentin introduit un équilibre des forces en présence au sein du collège des cardinaux, la majorité étant désormais représentée par les cardinaux des pays du sud du monde.

Ainsi, quatre nouveaux cardinaux originaires d’Amérique latine, font leur entrée dans ce collège (Argentine, Brésil, Chili et Nicaragua). À eux s’ajoute aussi le nouveau cardinal de Haïti – le premier de ce pays -, Mgr Chibly Langlois, évêque de Les Cayes. Les pays caribéens font généralement bloc avec l’Amérique latine dans les grands événements de l’Église catholique. Sur les 19 nouveaux cardinaux provenant de 12 pays, dix au total sont originaires d’Amérique latine et des Caraïbes. Le successeur du pape à l’archevêché de Buenos Aires, en Argentine, devient lui aussi cardinal.

Mais la fournée des nouveaux cardinaux compte aussi deux Africains : Mgr Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso) et Mgr Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Outre à rétablir le nombre de cardinaux africains à un niveau élevé, une quinzaine, ces nouvelles nominations viennent également confirmer les deux sièges de Ouagadougou et d’Abidjan comme étant des sièges cardinalices. Dans la tradition catholique en effet, un cardinal est nommé là où un prédécesseur était déjà cardinal.

Mais depuis le départ en retraite des cardinaux Paul Zoungrana (décédé en juin 2000) et Bernard Agré, la question se posait de savoir si leurs successeurs à Ouagadougou et à Abidjan seraient eux aussi des cardinaux. Cette tradition est bien établie pour Kinshasa ; elle attend de se confirmer pour Port-Louis (Ile Maurice), Douala (Cameroun) et même Brazzaville. Les cardinaux de ces sièges, morts ou en retraite, n’ont pas été suivis de prélats du même rang.

C’est un fait aussi que l’Afrique renforce son poids dans l’Église catholique avec le pape François. Aujourd’hui, deux haut-prélats africains travaillent avec lui au Vatican : Turkson (Ghana) et Sarah (Guinée). Sans parler du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, membre de la commission des huit sages dont le pape s’est entouré pour engager les réformes qu’il veut lancer.

Lucien Mpama