Venezuela : « La jeunesse vénézuélienne n’a pas raison de manifester contre le pouvoir », estime Norma Borges

Vendredi 21 Février 2014 - 16:15

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Alors que les étudiants mobilisés contre les autorités vénézuéliennes continuent d’appeler à la poursuite des marches contre le régime en place, l’ambassadrice du Venezuela au Congo, Norma Borges, a animé, le 21 février, une conférence de presse à Brazzaville pour faire la lumière sur la situation qui prévaut dans son pays

D’entrée de jeu, la diplomate a qualifié les violences enregistrées à Caracas et dans d’autres villes du pays de « tentatives de déstabilisation et de coup d’État perpétrés par un groupuscule de la droite vénézuélienne avec l’appui financier de l’étranger ».

Norma Borges a défendu la position des autorités vénézuéliennes, estimant que les conditions étaient réunies dans le pays pour satisfaire les attentes de la jeunesse qui ne peut plus prétendre être abandonnée à elle-même pour se lancer dans des marches de protestation contre le pouvoir. Selon elle, les autorités en place ont réuni, depuis la présidence d’Hugo Chavez, les conditions qui s’imposaient pour satisfaire aux besoins des jeunes en termes d’éducation, d’emplois, de loisirs et autres.

« Aujourd’hui, des politiques publiques de développement intégral des jeunes de 15 à 30 ans sont mises en œuvre ; politiques qui insèrent cette catégorie de la population dans la planification et l’exécution des stratégies, des plans et des programmes dans les différentes instances de l’État destinées à garantir la pleine jouissance et l’exercice des droits fondamentaux de cette couche juvénile », a souligné l’ambassadrice. Pour preuve, elle a indiqué que l’école était gratuite, égalitaire et de bonne qualité et que 77% des jeunes terminant leurs études étaient insérés dans la vie professionnelle. Dans la couche des jeunes de 16 à 30 ans, 30% sont sur les bancs de l’école, tandis que 30% travaillent, dont 85% dans les services publics de l’État, a-t-elle précisé.

Selon Norma Borges, les violences perpétrées dans son pays sont un moyen utilisé par leurs commanditaires pour contester l’autorité de l’actuel président, Nicolas Maduro, élu démocratiquement par son peuple. Elle a condamné ces actes et « la guerre médiatique » menée par l’opposition avant ces événements, livrant des contre-vérités à l’opinion internationale. « Le gouvernement bolivarien accorde du prix au respect de la liberté d’expression et de manifestation, mais comme toutes les démocraties du monde, les citoyens doivent s’exprimer dans le cadre constitutionnel et non à travers des manifestions violentes, qui portent atteinte à la vie et détruisent le patrimoine national », a déclaré la diplomate qui répondait aux questions des journalistes.

Dans un communiqué rendu public le même jour, l’ambassade du Venezuela au Congo a réaffirmé la détermination de Caracas à combattre les violences en ces termes : « L’État vénézuélien a agi et continuera à le faire contre les actions violentes de groupuscules de l’extrême droite qui conspirent dangereusement contre les libertés démocratiques, qui portent atteinte à la vie de nos citoyens, à leur liberté d’exercer pacifiquement leurs droits, et contre le bien public et privé à travers des actes de vandalisme punis par la loi. L’État vénézuélien continuera à batailler pour défendre la paix au Venezuela et à travailler pour assurer le développement économico-productif du pays, toujours aux côtés des plus pauvres. »

Pour rappel, depuis début février, le Venezuela est le théâtre de manifestations étudiantes appuyées par l’opposition. Entamées en province sur le thème de l’insécurité et du coût de la vie, ces manifestations sont régulièrement suivies d’incidents violents ayant causé la mort de quatre personnes. L’opposition espère profiter de cette situation pour faire tomber le président Nicolas Maduro, élu à la tête du pays en avril dernier avec plus de 80% des voix, dans la foulée du décès de son prédécesseur, le socialiste Hugo Chavez.

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Norma Borges entourée des personnels de l'ambassade (© DR).