Vie des partis : le Rassemblement des forces du changement répond au PCT

Vendredi 6 Juin 2025 - 20:23

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Le Rassemblement des forces du changement (RFC), dans une déclaration rendue publique le 4 juin à Brazzaville, a critiqué la gouvernance du pays par le Parti congolais du travail (PCT). Cette nouvelle sortie médiatique de la jeune plateforme de l’opposition congolaise fait suite aux propos tenus le 1er juin par le porte-parole du parti au pouvoir, Parfait Iloki, taxant son discours de va-t-en-guerre de certains acteurs au « passé connu ».

Dans sa réplique, le RFC a rappelé que le régime actuel incarné par le PCT est fondé sur des scrutins douteux, des violations répétées de la Constitution, et un système de gouvernance fondé sur l’appropriation privée des institutions publiques. Selon le secrétaire national à l’organisation et mobilisation du Rassemblement pour la démocratie et le développement, Remi Likamba, qui a lu la déclaration en présence de Clément Miérassa, le PCT se trouve en contradiction permanente avec les principes juridiques qu’il prétend respecter. C’est ainsi qu’il a souligné la nécessité pour le peuple congolais de prendre acte de cette rupture entre le discours officiel et la réalité vécue, afin de revendiquer pacifiquement un retour à la démocratie véritable.

En effet, le RFC reproche au PCT, entre autres, la caporalisation de la presse ; l’illégalité constitutionnelle manifeste ; la non-déclaration de patrimoine ; la protection de délinquants économiques ; l’oubli des valeurs et la banalisation des crimes d’État. S’agissant de la Conférence nationale souveraine, Remi Likamba a regretté le fait que la voix autorisée du PCT puisse qualifier aujourd’hui cette grand-messe de 1991 « d’escroquerie nationale organisée ». « Une telle déclaration constitue une haute trahison et traduit une incompréhension grave de l’histoire politique contemporaine du Congo, voire une volonté délibérée d’effacer un processus historique de démocratisation.  Il convient de rappeler que cette conférence fut un acte de souveraineté populaire ; une tentative courageuse de sortir le pays de la dictature et du parti unique ; un espace de réconciliation nationale. Cette conférence a abouti à une transition politique sans précédent. Ce sont précisément les engagements issus de cette conférence que le PCT, une fois revenu au pouvoir, a systématiquement détricotés, ignorés, puis reniés », a-t-il dénoncé.

Evoquant la crise électorale permanente et le déni de démocratie, le RFC a rappelé que dans une démocratie véritable, le pouvoir émane du peuple et s’exprime par le suffrage universel libre, transparent et crédible. Pour cette nouvelle plateforme de l’opposition regroupant, entre autres, Jean-Jacques Serge Yhombi Opango et Dave Mafoula, acteur central du pouvoir depuis plusieurs décennies, le PCT semble avoir trahi la règle fondamentale consistant à organiser des élections libres, démocratiques, transparentes, crédibles et apaisées. « Face à cette faillite manifeste, le peuple congolais, aujourd’hui mieux informé et lucide, envoie un message clair : cela suffit…C’est dans ce contexte que notre peuple nous interpelle, nous, forces de l’opposition, pour que nous cessions les divisions, les calculs de position, les hésitations, et que nous nous organisions résolument pour conquérir démocratiquement le pouvoir. Et cette exigence est légitime », a conclu le RFC.

Quelques extraits de la déclaration de Parfait Iloki

Notons que le 1er juin, à l’ouverture des travaux de la 14e réunion du bureau politique du PCT, Parfait Iloki dénonçait le bouillonnement politique à l’orée de la présidentielle fermenté par le discours va-t-en-guerre de certains politiques « au passé connu », rassurait le peuple et rappelait à ces acteurs qu’ils n’étaient pas le peuple tout en leur demandant d’ausculter avant tout la vie de leur propre parti politique qui est censé être représenté dans tous les départements. 

« Un parti politique est censé aller à la rencontre des cultures, aller à la différence parce que la démocratie, par définition, ce n’est pas le choc des cultures. C’est l’embrassement, c’est l’association, le cheminement des cultures. C’est même peut-être l’axe des différences, la démocratie. Et le PCT construit la résilience, la démocratie, la différence au jour le jour et au quotidien », indiquait Parfait Iloki, fustigeant le comportement de certains groupuscules de partis politiques se disant radicaux.

Le porte-parole du PCT était également revenu sur la Conférence nationale souveraine. « Souvenez-vous de la Conférence nationale, que nous aimons souvent appeler l’escroquerie nationale organisée, n’a tourné que contre le PCT. On parle aujourd’hui de nouvelles forces du changement. Savez-vous ce que veut dire les forces du changement ? Mais ce sont des mauvais souvenirs. Lorsque vous avez un individu qui se permet de remuer le couteau dans la plaie, cela veut dire qu’il a des velléités guerrières. Et la guerre en démocratie n’a pas de place. La violence n’a pas de place en démocratie », rappelait le porte-parole du PCT.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Remi Likamba et Clément Miérassa / Adiac 2- Parfait Iloki/Adiac

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