Violences basées sur le genre : Kaani Assistance alerte sur les difficultés de collecte des données à BrazzavilleDimanche 14 Décembre 2025 - 9:04 L’organisation non gouvernementale Kaani Assistance a présenté, le 12 décembre à Brazzaville, son rapport consacré aux violences basées sur le genre (VBG). Réalisé durant le mois de novembre, dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, ce document met en lumière la persistance et l’augmentation des violences, mais aussi les obstacles majeurs liés à leur documentation.
Selon le rapport, les équipes de Kaani Assistance dirigées par la coordinatrice Luce Bénédicte Gangoue et sa collègue Franche Orchidée Malanda ont fait le terrain pour recolter les informations. Elles constatent que les victimes sont confrontées à plusieurs défis tels que le: manque régulier de kits de prise en charge, absence de suivi psychologique, obstacles administratifs et opérationnels. La plateforme déplore également une hausse notable des cas de violences en 2025, comparativement aux années 2023 et 2024. Les causes relevées comprennent la précarité économique, les inégalités de genre, le poids des traditions, la faible sensibilisation des communautés et la banalisation des violences. « L’idée consiste à présenter une partie de la situation et inviter les acteurs à travailler de concert afin de faciliter la réduction des cas de violences. Les cas de viols augmentent parce que certaines femmes sont encore ignorantes et ont du mal à dénoncer ce qu’elles subissent », a expliqué Luce Bénédicte Gangoue. Des violences massives mais invisibles Sa collègue a abondé dans le même sens pour appeler à une action collective renforcée. Selon elle, les violences basées sur le genre restent insuffisamment déclarées, notamment en raison de la stigmatisation, de la peur des représailles et de l’absence d’un système harmonisé de collecte et de traitement de l’information. Cette invisibilité statistique limite l’élaboration de réponses adaptées et efficaces. Pour pallier ces insuffisances, Kaani Assistance a lancé sur son site un sondage en ligne visant à recueillir davantage d’informations auprès des citoyennes et citoyens. L’étude poursuit quatre objectifs principaux à savoir la documentation des violences faites aux femmes à Brazzaville ; la publication des données disponibles pour renforcer la transparence ; la possibilité de doner la parole aux survivantes et la consolidation de la collaboration entre les organisations de la société civile, la police, les structures de santé et le Programme national de lutte contre les VBG. En termes de recommandations, Kaani souhaité la mise en place d’un mécanisme national de coordination des données, le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la prise en charge, le développement d’espaces sécurisés pour l’accueil et l’orientation des victimes, l’amélioration du système de suivi, d’orientation et de référencement ainsi que le renforcement des actions de prévention et de sensibilisation auprès des communautés. Pour Kaani Assistance, ce rapport constitue « un point de départ et un appel à une action collective renforcée ». L’organisation estime que seule une collaboration étroite entre institutions publiques, organisations de la société civile et communautés permettra d’améliorer la protection des femmes et de lutter durablement contre les violences basées sur le genre au Congo. Rude Ngoma Légendes et crédits photo :Les participants à la cérémonie de présentation du rapport/Adiac
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Intitulée « Visibiliser et documenter les violences faites aux femmes en République du Congo », l’étude offre un aperçu de la réalité quotidienne des survivantes, des difficultés rencontrées par les acteurs de prise en charge et des initiatives en cours. Elle a été menée en collaboration avec la police judiciaire, des hôpitaux de Brazzaville et le Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre.








