Violences sexuelles : à Brazzaville la tendance est en hausse chez les adolescentes

Samedi 7 Mars 2015 - 7:33

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Rien n’a changé dans les tendances, les femmes sont toujours les principales victimes de violences sexuelles. Mais ce qui inquiète davantage, c’est la montée des chiffres côté adolescentse où 86% des victimes d’agressions sexuelles enregistrées ces dernières années à Brazzaville sont âgées entre 3 et 15 ans. Un phénomène inquiétant. 

Evoquant la nature des agresseurs, les  rapports conjoints de commissariats et des structures hospitalières indexent les personnes souvent plus proches des victimes. Parents, enseignants et voisins sont longuement cités. D’après un rapport présenté par le Dr Carmen Matoko, gynécologue au Centre de Santé Intégré (CSI) de Poto-Poto et spécialiste Genre, 2302 victimes ont été reçues pour agression sexuelle de 2007 à 2013 dans les locaux des hôpitaux de base de Makélékélé, de Talangai et des Centres de santé intégré de Ouenzé et Poto-Poto.

« L‘âge de ces victimes se situe en moyenne à 15 ans avec des extrêmes de 3 ans et 27 ans, durant  l’année 2012 au sein des antennes de prise en charge de Poto-poto et Ouenze. D’après la représentation graphique de l’âge des victimes sur le camembert, 54 cas sur les 63 enregistrés, soit 86%, sont des enfants et  adolescents dont l’âge se situe entre 3 ans et 15ans », explique le Dr Carmen Matoko.

Des statistiques qui inquiètent. Et l’on se pose la question de savoir pourquoi les adolescentes sont-elles aujourd’hui la cible des agresseurs. Deux mots reviennent dans les réponses d’experts : naïveté et vulnérabilité. D’après le récit des victimes, les auteurs d’agressions sexuelles sont des hommes adultes. « Dans 60% des cas, l’agresseur est un voisin, et un ami dans 16% des cas. L’inceste se situe à 3% », précise un rapport.

Si, les hommes adultes représentent la principale liste noire des « violeurs », les adolescents se retrouvent petit à petit dans le cercle vicieux avec 13% des situations. « L’émergence d’agresseurs mineurs montrent la mutation que prend le phénomène et la nécessité de la prise en charge psychologique de ces agresseurs », commente le Dr Carmen Matoko.

Proches des enfants et des fidèles, les enseignants et pasteurs d’église ont été également épinglés dans quelques cas enregistrés ces dernières années.

 

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

De plus en plus d'enfants subissent des violences sexuelles dans le milieu le plus proche/lepoint