XXIe sommet France-Afrique: les annonces attendues d'Emmanuel Macron

Jeudi 7 Octobre 2021 - 12:21

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A la veille des assises qui débutent le 8 octobre à Montpellier, dans le sud du pays, le président français planche discrètement sur plusieurs projets d'annonces dont la principale est la disparition dans sa forme actuelle du Conseil présidentiel pour l'Afrique (CPA).

Parmi les grandes annonces qui devraient marquer le prochain sommet France-Afrique, figure une refonte du CPA, lancé  en 2017 par le président Emmanuel Macron pour « redynamiser » la relation entre la France et le continent noir. Il devrait réaménager le CPA, qui fait l'objet de vives critiques, en le dédiant exclusivement aux diasporas. Son organisation interne aurait favorisé un « entre soi » à rebours des ambitions initiales du projet. La décision de sa refondation devrait correspondre avec le départ de l'actuel patron Wilfrid Lauriano do Rego. Cette « refonte » intervient moins de six mois de l'élection présidentielle de 2022, alors que les diasporas constituent une thématique majeure de campagne chez les candidats. D’autres annonces sont attendues, notamment au niveau de l'Agence française de développement (AFD). Elles devraient porter sur l'entrepreneuriat des jeunes, des industries culturelles et créatives ainsi que le sport. Le coût du sommet avoisinerait sept millions d’euros et pris en charge par huit ministères sans fonds privés. Un montant deux fois moins que le coût initial de quatorze millions d’euros de la première mouture du sommet qui devait se tenir en juin à Bordeaux et annulée en raison de la Covid-19.

A la place des chefs d’Etat, l’Elysée a préféré inviter les forces vives  de l’Afrique, ceux qui représentent l’avenir des relations entre la France et ce continent. Soit trois mille jeunes entrepreneurs, des activistes de la société civile, des artistes et des sportifs du continent et la diaspora. A Montpellier, une dizaine de participants, anonymes, repérés lors de débats préparatoires qui ont eu lieu dans douze pays africains,  pourront converser  avec le président français. La préparation du sommet a été confiée par le chef de l’Etat français au philosophe camerounais, Achille Mbembe, « qu’on ne peut pas accuser de complaisance envers la France », souligne l’Elysée. Ce mandat a valu à cet intellectuel de nombreuses critiques, qui a assumé l’ambiguïté de l’exercice, assurant avoir eu une grande marge de manœuvre. Il a remis un rapport au président français pour refonder la relation avec l’Afrique, au-delà du sommet de Montpellier. Parmi les propositions, Achille Mbembe prône un nouveau fonds d’innovation pour la démocratie en Afrique et la création d’une maison des mondes africains et des diasporas à Paris. Emmanuel Macron promet des annonces concrètes au terme du sommet, pendant que l’Elysée assure qu’aucune question qui fâche ne sera évitée.

A commencer par l’intervention militaire française au Sahel, de plus en plus rejetée sur le continent, en particulier au Mali, qui lorgne du côté de la Russie et la société militaire privée Wagner pour combattre les groupes djihadistes. Sur la question migratoire et le « désir de mobilité des Africains », Emmanuel Macron pourrait se heurter aux considérations de politique intérieure du moins jusqu’à la présidentielle de 2022. En témoigne la récente décision de l’Elysée de réduire les visas accordés aux pays du Maghreb, parce qu’ils rechignent à reprendre leurs ressortissants expulsés de France. «On espère qu’Emmanuel Macron et la diplomatie française entendront davantage les propositions de la société civile », a déclaré Laurent Duarte, coordinateur de Tournons la page, une réseau d’ONG en Afrique francophone. L’Elysée souligne que la France soutient davantage l’entrepreneuriat sur le continent. La France va restituer des œuvres d’art pillées pendant la colonisation au Sénégal et au Bénin. 

 

 

 

 

 

Noël Ndong

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