Zambie : le pays élit le successeur du défunt président Michael Sata

Mardi 20 Janvier 2015 - 10:16

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Plus de 5 millions de Zambiens sont appelés aux urnes le mardi 20 janvier pour désigner un nouveau président pour succéder au président Michael Sata, décédé fin octobre.

L’actuel ministre de la Défense Edgar Lungu, 58 ans, est le candidat du Front Patriotique au pouvoir dans le pays. Cet homme que l’on dit humble, proche du peuple mais peu charismatique n’est pas certain de l’emporter dans un pays qui a déjà connu deux alternances démocratiques depuis l’indépendance. Son principal rival est le candidat de l’UPND (Parti de l’Unité pour le Développement national) Hakainde Hichilema, 52 ans, un homme riche qui fréquente l’élite du pays.

Si le candidat de l’opposition venait de l’emporter, ce serait la troisième alternance démocratique en Zambie en 25 ans. Ce qui est un exploit en Afrique où nombre de partis sont au pouvoir depuis plusieurs décennies sans discontinuer. Outre ces deux personnalités, neuf autres candidats sont en lice pour cette élection.

D’après des sources concordantes, la bataille s’annonce très serrée. C’est en tenant compte de cette réalité des faits, notamment de la perspective d’une victoire de l’opposition que le parti au pouvoir qui était profondément déchiré après la mort du président Michael Sata a été forcé à s’unir. Le Front patriotique a en effet sombré dans des luttes intestines ces trois derniers mois. Le vice-président Guy Scott, qui a assuré l’intérim, a tenté de faire nommer un autre candidat, contre le ministre Lungu. Guy Scott d’ascendance écossaise, ne pouvait pas se présenter à cette élection pour la simple raison que ses parents sont nés à l’étranger. Mais il a durant quelques mois été le premier chef d’Etat blanc en exercice dans un pays subsaharien depuis le début de ce siècle.

Malgré l’image désastreuse du parti laissée par ces querelles, Edgar Lungu a toutefois l’avantage de représenter le pouvoir en place. Certains analystes avancent qu’il pourrait bénéficier de votes de sympathie en mémoire de feu son prédécesseur Michael Sata. Cela peut s’avérer vrai d’autant que ce candidat du parti au pouvoir s’est durant les derniers jours avant le scrutin, posé en rassembleur. Edgar Lungu annonçait déjà qu’une fois élu, il formerait un gouvernement de large union.

Le candidat de l’opposition quant à lui est un vétéran des campagnes, qui se présente pour la quatrième fois à une élection présidentielle après trois échecs. Des analystes estiment que sa notoriété lui assurera le ralliement de nombreuses voix d’opposition, y compris d’autres partis, qui sont moins structurés ou moins stables que le sien.

Les deux candidats potentiels de ce scrutin sont tous partisans de l’économie de marché et promettent de lutter contre la pauvreté en attirant les investisseurs et en créant des emplois, alors que plus de 60% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.

Conformément à la Constitution, le vainqueur de cette élection présidentielle dirigera le pays pour à peine 20 mois, le temps qui restait à Michael Sata pour terminer son mandat. De nouvelles élections présidentielle et législatives auront lieu en 2016.

 

Nestor N'Gampoula