Zone économique spéciale : le site industriel de Maloukou bientôt électrifié

Jeudi 10 Juin 2021 - 15:15

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La Zone économique spéciale (ZES) de Maloukou, située à 70km de Brazzaville, sera connectée, sous peu, au réseau électrique d'Imboulou, a affirmé, le 8 juin, la société chinoise en charge des travaux lors d'une descente du ministre de tutelle, Emile Ouosso.

« D’ici un semestre au maximum, les travaux arriveront à terme et la zone industrielle de Maloukou pourra être alimentée en courant électrique de bonne qualité venant du barrage hydroélectrique d'Imboulou. Aujourd’hui les lignes sont à moins de 10km de notre site », a assuré un responsable de la société en charge des travaux.

Lancés le 17 mai dernier, les travaux prendront, selon l’entreprise, une vitesse de croisière pendant la saison sèche pour terminer le génie civil, dans un bref délai.

S'agissant de l’équipement, le matériel a été commandé. Il ne reste plus qu'à être livré, confie un responsable du chantier. « Pendant cette saison sèche, nous allons entamer les travaux de la ligne électrique jusqu’à Djiri », a-t-il expliqué, avant d’aborder la situation d’expropriation des terrains situés sur le tracé de cette ligne. « S’il n’y a pas de problème de financement pour les expropriations, on pourra finir la fondation et le montage des pylônes avant la fin de la saison sèche. Nous allons achever les travaux en août », a-t-il insisté.

Les travaux de construction de la Zone industrielle et commerciale de Maloukou ont été lancés en 2011 sur une superficie de 557.000m2. Sur ce site, 15 usines de fabrication de matériaux de construction, 4 entrepôts de stockage et une chambre froide ont été érigés par la société Asperbras pour le compte de l'Etat congolais.

« A ce jour, ces installations bien que détériorées sont fonctionnelles. Des machines qui sont installées dans des usines ont notamment servi à produire des matériaux de construction utilisés dans les chantiers du projet « Eau pour tous » et hôpitaux généraux réalisés par Asperbras. Cependant, la totalité des aménagements prévus pour l'opérationnalisation de la zone n'a pas été réalisée. A ce jour, les voiries à l’intérieur de la zone ne sont pas achevées. L'adduction en eau potable n’est pas effectuée et les travaux d’électrification sont en cours de réalisation », a indiqué la directrice générale du Portefeuille public, Lydie Oboa.

A l’origine du projet, ces unités devaient être exploitées par des sociétés à capitaux mixtes Etat-Asperbras. En raison des difficultés financières d'Asperbras, il a été engagé de créer des sociétés entièrement publiques pour exploiter les usines avec l’assistance technique de cette société. « Avec l’assèchement des ressources de notre pays, il n’a pas été possible de créer ces sociétés, ni de constituer le fonds de roulement nécessaire pour la mise en exploitation des usines. Par ailleurs, la nécessité pour l’Etat de se désengager de la gestion des entreprises publiquement stratégique pour en améliorer les performances, est à réduire la pression sur son budget, a conduit le gouvernement à repenser sa stratégie de valorisation de la zone », a relevé Lydie Oboa.

Dès lors, de nouvelles approches de valorisation des usines et des entrepôts ont été envisagées. Dans l’attente de l’achèvement des travaux résiduels sur la zone, il a été envisagé de confier provisoirement le gardiennage, la maintenance des machines, la gestion des parties communes, le suivi des locations et la promotion de cette zone à Asperbras. Le contrat y afférent d’une durée d’un an devait être prolongé. Ce contrat a été signé, mais n’a pas été exécuté faute de règlement. Ce qui justifie, souligne-t-elle, l’état de dégradation de la zone, par ailleurs fortement exposée au vol et aux actes de vandalisme de toute nature.

La zone industrielle de Maloukou comprend des usines de fabrication des tôles galvanisées, des emballages plastiques, de rotomoulage- grandes cuves en plastique ayant servi au projet Eau pour tous, de peinture et vernis, de métal mécanique pouvant servir à la fabrication des transformateurs pour la société d’électricité, l’usine de fabrication des dalles en béton, de mortier, des briques en céramique, des carreaux, des tuiles en céramique, des articles sanitaires, des câbles électriques, des pivots d’irrigation pour l’agriculture. S'agissant de l’approvisionnement de ces usines en matière première, il a été jugé nécessaire de faire le point sur les sources des gisements potentiels pour des intrants en plastique PVC, métal et argile.

4 usines sur 15 sont opérationnelles

Pour valoriser ces usines, l'Etat entend procéder à la location des entrepôts et l'affermage de celles-ci ; constituer des sociétés à capitaux mixtes entre l’Etat et un partenaire privé. A ce jour, un contrat de location de deux entrepôts en vue de l’implantation d’une ligne d’assemblage de tracteurs a été signé avec la société Eco-Camaco.

Pour la création d’une société à capitaux mixtes, un contrat a été signé avec la société Hippo-Plastique pour l’exploitation de l’usine de fabrication des cuves en PVC dites rotomoulage, et un contrat a également été signé avec la société Getron en vue de la cession des usines de fabrication des tôles galvanisées, des tuyaux en PVC et des câbles électriques.

« Nous sommes spécialisés dans la production des tubes PVC. Toutes les machines sont opérationnelles. La production est de 37 tonnes par jour. Nous sommes prêts à employer 165 salariés sur place, parce que c’est une usine qui tourne 24h/24. Vu la production, on ne peut pas démarrer puis stopper un jour. Actuellement, notre production peut couvrir le marché local et même l'extérieur. Le matériel produit peut servir en quincaillerie comme en industrie », a indiqué Talab Yagues, directeur de la société de tuyauterie et accessoires.

« Nous produisons tous types de câbles dans cette usine. On fait les câbles pour l’utilisation domestique, industrielle et ceux servant d'éclairage public. Nous n’avons plus besoin d’importer des câbles. Ils seront produits et vendus au Congo et aussi à l’étranger. Nous avons une capacité de production de 450 tonnes par mois de câbles. Nous sommes opérationnels et étions d'abord en phase test. Nous avons constaté un peu de dégâts. Il fallait  donc reprendre les installations électriques. A présent, nous attendons de la matière première pour ensuite embaucher la main-d’œuvre locale. Malheureusement, la matière première n’est pas sur place. Nous avons besoin d’importer du cuivre de la Chine ou de l’Europe. L’idéal serait de songer à la transformation du cuivre au Congo », a souligné le directeur général de la société "Les câbles du Congo", Ibrahim Dème, avant de demander main forte à l’Etat pour l’approvisionnement en carburant qui revient à environ 4 millions Fcfa, soit 10.000 litres.

Il convient de souligner que cette entreprise est en phase test depuis six mois. Pour faire fonctionner les machines, cette société utilise un groupe électrogène tout comme d'autres sociétés qui attendent impatiemment le courant électrique d’Imboulou.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo1: la délégation visitant les unités de production. Photo2: Travaux de construction des plateformes servant à la pose des transformateurs.

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