Financement du processus électoral : la Céni sous une forte pression

Samedi 3 Décembre 2022 - 14:26

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Alors qu’elle vient de publier tout récemment le calendrier électoral assorti d’un chronogramme détaillé sur les actions à mener dont l’enrôlement de près de cinquante millions d’électeurs, la centrale électorale se plaint toujours de ne pas disposer suffisamment de moyens pour mener à bien sa mission. C’est en tout cas ce qui ressort des propos tenus par son président, Denis Kadima, au cours d’une récente interview accordée à la radio "Top Congo", émettant à Kinshasa.

A en croire le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), il y aurait des arriérés de trois à quatre mois qui traînent dans ses placards alors que l'année électorale pointe déjà à l’horizon. Le gouvernement qui est censé financer les élections semble marquer le pas au grand désenchantement de la Céni, obligée d’attendre. Une pression supplémentaire donc sur la tête de Denis Kadima qui a promis d’amener les Congolais aux élections en décembre 2023.

« Cela met une forte pression sur nous. Nous avons écrit au gouvernement et nous pensons qu’il s’active. Il  est conscient que nous avons publié le calendrier électoral. Nous sommes conscients qu’il va faire le nécessaire », a-t-il indiqué. Denis Kadima a ajouté que la dernière fois que son institution avait bénéficié d’un décaissement remonte au mois de septembre. Il y a donc de quoi s’inquiéter lorsqu’on sait que le temps n’attend pas.  « Nous comprenons que le gouvernement essaie de faire ce qu’il peut. Cependant, la réalité au sein de la Céni…au niveau opérationnel, l’argent est encore attendu », a-t-il précisé.

Comme si cela ne suffisait pas, les principaux partenaires du gouvernement tardent, eux aussi, à mettre la main dans la poche. La Céni, a révélé son président, n’a reçu aucun centime des bailleurs. C’est le gouvernement qui prend en charge à 100%, du moins jusque-là, l’organisation des élections, a tenu à expliquer Denis Kadima. A l’heure actuelle, la Céni ne disposerait que de quatre cents et quelques millions de dollars américains alors que son budget pour cette année est estimé à 623 millions de dollars. « Au moment où nous parlons, il ne reste qu'une seule échéance que j'ai reçue d'environ 60 millions de dollars américains, qui concerne le mois de septembre qui n'est pas encore payé et donc nous avançons normalement », a martelé Denis Kadima.  

Nonobstant ce constat malheureux mis sur le compte du gouvernement, celui-ci ne s’en émeut outre mesure tout en reconnaissant le caractère laborieux du processus électoral. Qu’à cela ne tienne, ainsi que l’a souligné le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, la publication du calendrier électoral vient montrer que le pays est en droite ligne du processus électoral et que l'exécutif fait progressivement sa part. Dossier à suivre.        

Alain Diasso

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