CSLC : Philippe Mvouo invite les acteurs politiques aux discours apaisés

Jeudi 17 Septembre 2015 - 19:15

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Au cours d'un échange, le 17 septembre à Brazzaville, avec les membres de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) et ceux des partis de l’opposition républicaine, le président du Conseil supérieur de la liberté de la communication (CSLC), Philippe Mvouo a interpellé les acteurs politiques à orienter leurs discours en faveur de la démocratie et de la paix.

Les échanges entre le président du CSLC et ses interlocuteurs ont porté essentiellement sur le contenu du  discours politique. Car, a souligné Philippe Mvouo : « Le discours politique théâtralise la démocratie, en la faisant paraître comme une illusion. Nous constatons que le discours politique actuel est émaillé de petits mots désobligeants envers les adversaires. Le verbe crache la peur, laissant reculer l’optimiste pour laisser le pessimiste gagner la place dans nos consciences. Les mots sont violents, les propos sont brutaux. Au lieu d’un discours apaisé enrichi par des idées prospectives, on laisse sonner les cloches étourdissantes de la catastrophe. Pourtant il faut rassurer le peuple par une communication qui ne le plonge point dans le vertige. Une communication qui ne discrédite personne. Une communication qui n’ébranle pas la tranquillité, qui n’incite pas à la violence, qui ne perturbe pas la paix. »

Philippe Mvouo a rappelé les missions et le rôle de son institution. Il s'agit, entre autres missions : de veiller à l’exercice du droit à l’information des Congolais, à la protection et à la promotion de la profession de journaliste ; de garantir aux citoyens le libre accès à l’information et à la communication ; de favoriser la libre concurrence et l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinions.

Il a, en outre, indiqué que le CSLC intervient lorsque le discours politique traverse les murs des états-majors des partis pour être diffusés dans les médias. Parceque, a-t-il précisé, le Conseil protège la population contre "la pollution informationnelle" diffusée par les médias.

Qu'en pensent les acteurs politiques ?

« C’est un droit, de penser comme on veut. On est libre d’avoir une opinion contraire à celle de la majorité. Afin d’être effective, la liberté d’opinion doit s’accompagner de la liberté d’expression, d’association, de réunion, et la liberté de manifestation. L’exercice de ces libertés s’accompagne nécessairement des limites afin de ne pas troubler l’ordre public », a déclaré Marius Alain Ngoya Kessi, membre de l’IDC. Selon lui, « Le débat politique doit être contradictoire. Nous partageons le bilan du président de la République parce que nous l’avons accompagné en 2002 et en 2009. Ce qui nous diverge, c’est la vision du futur... Il faut nous donner la liberté d’expliquer cela aux populations. Notre stratégie est dans la non-violence ».

De son côté,  Nicéphore Fylla de Saint-Eudes, qui a conduit la délégation de l'opposition républicaine, la question de l'éthique et de la morale doit être revue aussi bien chez les politiques que chez les journalistes. « En réalité la violence est, parfois, transmise par les médias. L’opposition républicaine n’ayant jamais participé à la gestion de l’État, ne saurait être responsable des dysfonctionnements du système démocratique actuel. On ne peut pas faire éloge de la violence alors que l’on sait pertinemment que tout le monde est perdant. La démarche des partis de l’opposition républicaine est de chercher par tous les moyens un consensus pour que le peuple demeure le seul gagnant. Ce n’est pas une démarche de compromission, mais de compromis républicain », a-t-il argumenté, plaidant pour que les textes régissant le temps de parole dans les médias audiovisuels soit respecté.

 

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants à la réunion

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