Opinion

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Bourbier libyen

Mercredi 17 Juin 2020 - 19:03

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La pandémie de Covid-19 n’a pas totalement éclipsé les autres crises qui affectent les régions du monde. Tel est le cas du conflit libyen dont les derniers développements font réagir les puissances extérieures directement ou indirectement impliquées sur le terrain. On assiste à un nouvel enchaînement de déclarations contradictoires qui traduit l’obstination de ces puissances à rester au cœur du jeu stratégique pour garder l’initiative sur toutes les questions qui touchent à une éventuelle sortie de crise.

Alors qu’elles stationnaient aux portes de Tripoli, la capitale libyenne, depuis le début de leur offensive, le 4 avril 2019, les forces du maréchal Khalifa Haftar ont été contraintes à la déroute par leurs rivaux du gouvernement d’entente nationale que dirige le Premier ministre Fayez al-Sarraj. La reculade de celui qui est présenté par une certaine opinion comme l’homme fort de la Libye est si complète et inattendue que l’on pense désormais à un changement radical du rapport des forces dans cette guerre interminable.

Le succès enregistré par les troupes du gouvernement reconnu par les Nations unies résulte de l’appui militaire que la Turquie apporte à Fayez al-Sarraj. De ce fait, Ankara s’attire les foudres des autres puissances qui ont des intérêts en Libye, en commençant par l’Egypte toute proche qui a mis en œuvre un accord de cessez-le-feu et ne cache pas son soutien au maréchal Haftar. Pour sa part, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, juge inacceptable ce que fait la Turquie en Libye.

Pourrait-on obtenir des deux parties au conflit un retour à la table des négociations sans une action positive des pays qui les soutiennent ? L’une de ces actions pourrait être le respect sans condition de la résolution de l’Onu relative à l’embargo sur les armes. La réalité est que les marchands d’armes de tous les bords profitent de la large frontière maritime libyenne pour rentabiliser leur activité. Devant un tel enchevêtrement d'intérêts, même si elle reste attachée à sa feuille de route pour une sortie de crise par le dialogue, l’Union africaine éprouvera toutes les peines du monde à se faire entendre.

Et davantage si, comme cela est le cas depuis neuf ans, les composantes libyennes elles-mêmes continuent de faire le jeu de l’extérieur.

Les Dépêches de Brazzaville

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