Centenaire de la diplomatie russe : regard croisé des Congolais Florian Koulimaya et Émeraude Kouka

Jeudi 6 Novembre 2025 - 15:30

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Du 24 au 26 octobre dernier, Moscou a vibré au rythme du Forum international de coopération, organisé par Rossotrudnitchestvo à l’occasion du centième anniversaire de la diplomatie russe. Parmi les invités venus de plus de soixante pays, deux Congolais, Florian Koulimaya et Émeraude Kouka, ont représenté avec fierté la jeunesse et la créativité du Congo. Leurs témoignages traduisent une expérience à la fois inspirante et révélatrice du rôle croissant de la Russie dans la diplomatie culturelle mondiale.

Florian Koulimaya : « Le tourisme comme levier d’image et d’employabilité »

Ancien étudiant en Russie, Florian Koulimaya a pris part au Forum international de coopération dans le cadre du programme « New Generation », une initiative russe dédiée aux jeunes leaders du monde. Invité en tant qu'acteur de la société civile, il a participé à un panel consacré au thème : « Comment le tourisme peut améliorer l’image d’une ville et profiter à sa jeunesse ».

« Il était question pour moi, en tant qu'ancien étudiant et habitué de la Russie, de dire comment est Moscou pour les étrangers, surtout, les opportunités de cette ville et la politique mise en place par la municipalité pour faire en sorte que les touristes, étrangers, étudiants, volontaires, puissent trouver leur compte... C’était une opportunité unique de partager également la vision africaine du tourisme urbain et de montrer comment ce secteur peut devenir un moteur d’employabilité », a-t-il longuement expliqué.

Durant son séjour, Florian a de nouveau exploré la capitale russe et apprécié une cité qui demeure vivante et structurée autour de sa jeunesse. « Moscou compte environ 400 musées et des centaines d’universités. Nous avons visité des maisons de la jeunesse dotées d’espaces pour start-upers, influenceurs et étudiants. Ces lieux favorisent la créativité, l’apprentissage et l’innovation sociale », a-t-il confié.

Au-delà de la découverte, le jeune Congolais dit avoir été marqué par la valorisation des jeunes dans la société russe. « Lors de grands événements, les jeunes sont mobilisés comme volontaires, guides ou traducteurs. C’est une belle manière de responsabiliser une génération. Chez nous aussi, il faut trouver des mécanismes pour occuper et valoriser notre jeunesse », conclut-il, plaidant pour des partenariats Nord-Sud entre Moscou et Brazzaville.

Émeraude Kouka : « La Russie, un laboratoire de soft power culturel »

Conseiller aux arts et aux lettres au ministère en charge de la culture, Émeraude Kouka avait été invité au forum en sa qualité d’acteur culturel. Il a, pour sa part, vécu à Moscou une immersion totale dans la vie diplomatique, scientifique et culturelle russe. « Nous avons commencé par visiter la Maison de la jeunesse, un lieu d’échanges qui illustre la place centrale des jeunes dans la société moscovite », raconte-t-il. Entre visites de musées, ateliers de loisirs et découvertes gastronomiques, la délégation congolaise a goûté à la richesse du patrimoine russe. « J’ai appris à faire des blinis au caviar, à peindre des matryoshkas, et même à découvrir Moscou à travers une expérience de réalité virtuelle », a-t-il souligné.

Mais au-delà des activités ludiques, Émeraude retient surtout l’importance du soft power russe : « J'ai vu une Russie où il fait bon vivre, où les gens sont chaleureux, où ça bouillonne sur le plan culturel, où la ville est suffisamment ample, respire et puis a beaucoup à offrir au monde, où il y a des opportunités surtout en matière de réseautage, programmes, conférences, etc. ».

Emeraude Kouka souligne aussi la portée stratégique du forum initié dans le cadre du 100e anniversaire de la diplomatie russe qui a permis de multiples échanges et une ouverture d’esprit. Ces échanges ont montré comment la Russie tisse des liens nouveaux avec le Sud global, au-delà des traditionnels partenariats occidentaux. Ce qui lui a permis de  rencontrer  «  des jeunes du Laos, de la Chine, des Philippines, de Malaisie… C’est cela, la vraie diplomatie culturelle : créer des passerelles humaines ».

Un pont entre Moscou et Brazzaville

De leurs expériences respectives, Florian et Émeraude repartent avec une conviction commune : le dialogue interculturel est une voie d’avenir. Leur participation au centenaire de la diplomatie russe incarne cette nouvelle génération d’Africains désireux de bâtir des coopérations équitables, fondées sur l’échange, la créativité et la jeunesse.

« Ce type d'expérience nous permet de trouver des voies et moyens pour occuper notre jeunesse également afin qu'elle ne soit plus laissée pour compte », estime Florian. « Et à travers la culture, nous pouvons aussi inspirer le monde », ajoute Émeraude.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1-Florian Koulimaya lors d’un panel au Forum international de coopération/DR ; 2- Émeraude Kouka assistant aux échanges lors du forum/DR ; 3- Florian Koulimaya et Émeraude Kouka expérimentant la gastronomie russe lors de leur séjour à Moscou/DR

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