Candidature commune de l'opposition : la carte se joue entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe

Jusqu’aujourd’hui, aucune indication précise allant dans le sens de fixer l’opinion sur le candidat unique de l’opposition à la présidentielle du 23 décembre n’est perceptible. Et pourtant le temps presse. A près de trois mois de l’échéance, cette famille politique continue de tergiverser sur le choix de celui qui va défendre ses couleurs lors du challenge présidentiel. Si la cohésion est de mise en son sein car elle se présente actuellement plus unie que jamais, le  suspense demeure encore entier quant au choix de son candidat unique, une problématique qui tend à se corser au fur et à mesure que s’égrène le temps. Tous ceux qui avaient effectué le déplacement du boulevard Triomphal, le 29 septembre dernier pour assister au meeting de l'opposition, sont rentrés quelque peu déçus. Leur soif n'a pas été étanchée à ce propos. Aucune date n’a été communiquée pour la tenue du conclave censée formaliser la candidature commune et le programme commun de l’opposition.

Les leaders présents ont semblé reléguer au second plan cette problématique, préférant mettre plus d’emphase sur leur unité et leur cohésion alors que le public attendait le plébiscite de l’oiseau rare censé contrer le candidat de la « Kabilie ». Un lapsus d’Adolphe Muzito citant le nom de Félix Tshisekedi avait suffi pour mettre la puce à l'oreille de nombreux congolais pour qui, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social passe déjà pour le candidat du consensus. Or c’était mettre la charrue avant le bœuf car rien n’a été encore décidé au niveau de l’opposition. Au lendemain du meeting, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont entamé des discussions en tête-à-tête pour tenter de trouver une issue à leur niveau avant de consulter les autres membres de la famille. Il va de soi qu’après l’invalidation de Jean-Pierre Bemba et le black out imposé à Moïse Katumbi, les deux leaders restent les seuls dans les rangs à même de réaliser le rêve de l'alternance démocratique. Le jeu devra donc se jouer entre ces deux personnalités, quitte à ce que l’un s’efface au profit de l'autre. Là-dessus, Félix Tshisekedi avait déclaré être flexible, c’est-à-dire prêt à se retirer si l’ensemble de l'opposition jetait son dévolu sur un autre candidat commun. A ce dernier, il apporterait tout son soutien, avait-il indiqué. Pour l'heure, le fils biologique du « Sphinx de Limete » devra batailler dur pour surenchérir son offre politique et amener Vital Kamerhe au désistement avant d’espérer convaincre ses pairs par rapport à son profil et à ses atouts tout en leur donnant des garanties  sûres. Rien n’est donc gagné d’avance et Félix Tshisekedi le sait.   

Dans cette quête du candidat unique, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi auront à jouer les trouble-fêtes au regard du poids politique qu’incarne chacun d’eux. Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont intérêt à gagner leur confiance autant que celle de Freddy Matungulu, Martin Fayulu, Adolphe Muzito et d’autres candidats de l'opposition, question de ratisser large dans la perspective de construire un consensus pouvant crédibiliser leur candidature. Toute voix, d’où qu’elle vienne, compte. Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe sont donc obligés de trouver à leur niveau un accord pour être moins ballottés par leurs partenaires écartés de la course à la présidentielle. Toutefois,  le scenario catastrophe serait l’absence d’un consensus entre les deux leaders, ce qui ferait incontestablement le lit du candidat du Front commun pour le Congo à la présidentielle de décembre.