Cours du soir : Suzanne Carole Odjolo Ndongo décroche son baccalauréat à 45 ans

Vivant dans un pays où les personnes adultes ont généralement honte d’aller à l’école pour s’instruire, Carole Odjolo Ndongo vient de démontrer qu’il n’est jamais trop tard pour reprendre ses études secondaires. Sans hésitation, cette ménagère volontariste avec cinq enfants à charge a accepté reprendre le chemin de l’école, en faisant les cours du soir au collège polyvalent de Saint-Augustin à Yaoundé.

A son jeune âge, précisément en classe de 5^e, Mme Odjolo Ndongo était obligée de quitter le banc de l’école. Ses parents, a-t-elle expliqué, étaient tellement démunis qu’ils n’ont plus eu la possibilité de continuer à financer sa scolarité. Pour ne rien arranger, elle était obligée d’intégrer un foyer conjugal pour pouvoir survire et prendre soin des autres membres de sa famille.

Ce qui est intéressant, elle n’a jamais abandonné son rêve de poursuivre ses études et de travailler dans le milieu médical en qualité d’infirmière d’état. Ce qui fait que 25 ans plus tard, donc cette année, elle a décidé de concrétiser son rêve. Contre toute attente, elle a été déclarée admise au baccalauréat session 2022 au même titre que les 89 522 autres de la République du Cameroun.

Et souhaitant devenir infirmière diplômée d’État, sans moyens pour se former dans les structures à caractère privé du pays, elle implore l’indulgence des pouvoirs publics pour lui permettre de présenter le concours des infirmières, étant donné qu’elle ne répond plus aux conditions d’âge requises. « Je lance un appel au gouvernement camerounais, qui a toujours su se préoccuper des cas exceptionnels comme le mien, de me venir en aide et à la première dame du Cameroun, Mme Chantal Biya, qui a toujours été sensible aux préoccupations et causes de la gent féminine. J'appelle son soutien dans mon projet qui me tient tant à cœur, à savoir bénéficier d’une formation professionnelle dans le domaine de la santé », sollicite-t-elle.

Notons que son courage et sa motivation sont à la fois louables et admirables. Cette dame est un bel exemple, une source d’inspiration pour toutes les autres personnes qui n’ont pas eu la chance de finaliser leur scolarité obligatoire pour diverses raisons. Mme Odjolo Ndongo a brisé le mythe. Elle a vraiment confirmé l’adage qui dit : « Il n’est jamais trop tard pour repartir à l’école ». Cet exploit a pu être réalisé par Mme Odjolo Ndongo, dans une certaine mesure,  parce que les autorités camerounaises ont mis en place des cours du soir. Ces cours fonctionnent bien. Raison pour laquelle Mme Odjolo Ndongo a pu décrocher son baccalauréat. Il serait appréciable que toutes les autorités africaines relancent les cours du soir, là où ils n’existent plus. Cette relance motiverait peut-être d’autres bonnes volontés dans un futur proche.