Artisanat minier : la ruée vers l’or a accentué le risque environnemental et socialMardi 11 Octobre 2022 - 17:49 Le gouvernement congolais veut encadrer les activités de l’orpaillage, surtout quand le mercure est utilisé pour extraire l'or du minerai. De nombreux cas de pollution et de maladies liés à l’orpaillage sont recensés ces dernières années au Congo, notamment dans les départements de la Cuvette-Ouest, de la Sangha et du Niari. La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a procédé au lancement, le 11 octobre à Brazzaville, du projet « Opportunités globales pour le développement à long terme du secteur minier artisanal et à petite échelle de l’or Gold+ en République du Congo ». Le programme Gold+ va œuvrer au côté des autorités, des artisans miniers et communautés locales pour rendre l’orpaillage rentable et respectueux de l’environnement et de la santé publique. Plusieurs partenaires au développement se sont engagés à appuyer le gouvernement dans sa lutte contre l’orpaillage illégal, à savoir le Fonds mondial pour l’environnement, les Nations unies à travers la Convention de Minamata sur le mercure, ainsi que le Centre africain pour la santé environnementale (Case). D’après le directeur des programmes du Case, Yannick Konan Kouassi, le nouveau projet permettra de réduire les impacts de l’artisanat minier et améliorer les revenus des orpailleurs. Toutes les parties prenantes (pouvoirs publics, les sociétés minières et organisations de la société civile) seront impliquées dans l’exécution du projet. « Le Congo a enregistré des avancées en matière de l’encadrement de l’artisanat minier et à petite échelle ; ce qui lui a permis d’atteindre la phase 2 du programme Gold (…) Les principales activités du projet s’articuleront autour de partage de connaissances, transfert de technologies sans mercure, formalisation, gestion des connaissances, accès aux marchés et financement, sensibilisation du public et des parties prenantes », a-t- il indiqué. Au Congo, l'exploitation minière artisanale s’est généralisée à partir des années 1960, dans la contrée du Mayombe, notamment à Les Sarah, Dimonika et Kakamoeka. La production annuelle est estimée à 150 kg/an, pour un effectif de 5 000 à 25 000 mineurs dans tout le pays. Mais les enquêtes menées sur le terrain révèlent de graves dommages sur l’environnement avec la pollution des cours d’eau, des éboulements et érosions…, ainsi que des conséquences sur la santé humaine, provoquant des maladies diarrhéiques, des parasitoses, du paludisme, chikungunia, des maladies pulmonaires, etc. Au plan social, la ruée vers l’or a bouleversé les conditions de vie dans les localités riveraines des sites de l’orpaillage. Les paysans se sont lancés dans la consommation abusive d'alcool et des drogues fortes, la fréquentation régulière des maisons closes, avec comme conséquence la multiplication des cas de maladies sexuellement transmissibles, le VIH/sida, le stress, la nervosité, etc. En ratifiant en août 2019 la Convention de Minamata sur le mercure, un métal toxique, le Congo s’est engagé à stopper l’hémorragie. «La question de l’orpaillage doit être reconnue comme une préoccupation nationale qui nécessite la participation, sans conditions, de toutes les parties prenantes, du secteur public, du privé et de la société civile », a martelé la ministre de l’Environnement. Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :1- La photo de famille/Adiac
2- Les participants au lancement de Gold/Adiac Notification:Non |