Andris Piebalgs : « L’Europe soutient activement les changements que l’Afrique connaît, et nous resterons un partenaire fiable à l’avenir »

Dimanche 30 Mars 2014 - 4:45

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Andris Piebalgs est Commissaire européen au développement

Depuis que j’ai pris mon poste de Commissaire européen au développement, j’ai voyagé en Afrique à de nombreuses occasions et je ne reviens jamais sans être impressionné par ce continent en mouvement. L’Europe soutient activement ces changements que l’Afrique connaît, et nous resterons un partenaire fiable à l’avenir.

La paix et la sécurité représentent un des sujets clés pour notre prochain sommet Union européenne- Afrique, domaines dans lesquels l’impact de l’Union européenne (UE) est indéniable. Le développement durable ne peut être atteint sans sécurité, et vice-versa. L’Afrique est en train de mettre en place un dispositif continental pour la paix et la sécurité du continent. Depuis 2004, l’UE a fourni plus de 1,2 milliard d’euros au titre de la facilité de paix pour l’Afrique, dédiés au renforcement institutionnel et au soutien aux opérations de maintien de la paix menées par les forces interafricaines, comme les 21 000 soldats de l’Amisom en Somalie ou la mission Misca en République centrafricaine.

Notre coopération a aussi eu des résultats impressionnants dans plusieurs autres domaines. Au cours des cinq dernières années, l’aide de l’UE a permis à plus de 18 millions de personnes en Afrique de bénéficier d’un meilleur accès à l’énergie. Au cours de la même période, l’UE a contribué en Afrique à fournir un accès à l’électricité à plus de 600 000 foyers, à installer plus de 15 700 kilomètres de lignes électriques ou encore à créer plus de 78 000 emplois dans le secteur de l’énergie. Enfin grâce à l’aide européenne, 41 millions de personnes ont été raccordées à des sources d’eau potable améliorées sur le continent entre 2004 et 2013.

Un autre sujet qui me tient particulièrement à cœur est l’éducation, qui joue un rôle clé pour s’assurer que les Africains puissent vivre dans la dignité et réaliser leurs projets. À titre d’exemple, avec le soutien de l’UE, le programme de mobilité universitaire Mwalimu Nyerere construit des réseaux d’excellence académique en Afrique, impliquant 120 partenaires dans 37 pays. Il devrait faciliter les échanges pour 1 500 étudiants en maîtrise et doctorat.

L’Europe reste le premier partenaire au développement de l’Afrique, avec 45% de l’aide publique au continent en 2012. Dans les années à venir, le Fonds européen de développement et l’instrument de voisinage demeureront nos principaux engagements financiers vis-à-vis de l’Afrique. Dans l’ensemble, nous affecterons plus de 25 milliards d’euros d’aide au développement à l’Afrique pour les sept prochaines années.

Mais il faudrait garder à l’esprit que la coopération au développement est non seulement un acte de solidarité entre nos deux continents, mais aussi un outil de promotion de nos intérêts communs. L’Afrique est le continent avec le taux de croissance le plus rapide et la population la plus jeune. Dans l’ensemble, les pays en développement ont contribué à hauteur de 70% à la croissance mondiale au cours des dix dernières années. La volonté de l’Union européenne dans ses relations avec l’Afrique est d’aller au-delà d’une relation traditionnelle bailleurs-bénéficiaires et de renforcer les échanges sur les différents sujets d’intérêts communs.

Le sommet UE-Afrique, qui aura comme thème général « Investir pour les populations, la prospérité et la paix », permettra à nos deux continents de dynamiser leurs relations, de s’adapter à un monde en constante mutation et de saisir de nouvelles opportunités. Nous devons avoir un nouveau regard sur le partenariat Afrique-UE, rationaliser certains de ses mécanismes de travail et réduire le nombre de priorités afin d’encore mieux gérer les ressources disponibles et créer de nouvelles synergies.

De nombreux défis comme la paix, le changement climatique et les décisions à prendre pour aboutir à un agenda global pour le développement après 2015 nous attendent. L’Afrique et l’Europe se doivent de les relever ensemble sur la scène internationale.

Andris Piebalgs