Burundi : 2500 prisonniers bénéficient de la grâce présidentielle

Mardi 24 Janvier 2017 - 16:00

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Les autorités burundaises ont lancé le 23 janvier l’opération de mise en liberté des détenus. Parmi eux, 58 sont des membres du parti d’opposition MSD arrêtés en mars 2014.

L’opération de mise en application de la mesure de grâce présidentielle était supervisée par le ministre de la Justice et Gardes des sceaux, Aimée Laurentine Kanyana. Un premier groupe de 300 prisonniers a été libéré de la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura.

Ces libérations visent à « désengorger les prisons pour permettre à ceux qui y restent de vivre dans des conditions acceptables » et à la « consolidation de la réconciliation nationale », a déclaré la ministre de la Justice, au cours d’une cérémonie officielle.

En outre, elle a affirmé que ces détenus, membres du MSD faisaient partie d’un groupe qui s’était organisé pour prendre le pouvoir. La ministre Laurentine Kanyana a également confirmé que des jeunes arrêtés lors des mouvements du 26 avril 2015 contre la candidature du président Nkurunziza ont bénéficié de cette grâce présidentielle. Elle demande à ces personnes libérées d' éviter la récidive.

La direction des affaires pénitentielles se réjouit de cette mesure. Elle a appelé les autorités judiciaires à accélérer les dossiers des détenus pour éviter le surpeuplement des prisons.

La prison centrale de Mpimba contient pour le moment plus de 3000 détenus, dont plus de 2000 sont des prévenus alors que sa capacité d’accueil est de 800 détenus. À terme, 2 500 prisonniers doivent être libérés par les autorités dans le cadre de cette grâce présidentielle. D’autres verront leurs peines commuées.

De son côté, la principale ligue burundaise des droits de l’Homme, Iteka, désormais interdite au Burundi, estime qu’au moins « une centaine de personnes accusées de crimes en rapport avec la crise politique actuelle sont arrêtées chaque semaine au Burundi, alors que d’autres sont assassinées ou portées disparues ».

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis l’annonce en avril 2015 de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300 000 personnes en exil.

Yvette Reine Nzaba

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