Clara Inès Chaves : « Même à distance, nous ferons tout pour que les relations diplomatiques entre le Congo et la Colombie se consolident de plus bel »

Jeudi 31 Juillet 2014 - 15:24

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Avocate de formation et diplomate, Clara Inès Chaves est l’épouse de l’ambassadeur de l’Union européenne au Congo, Marcel Van Optal, dont le mandat est arrivé à son terme. Dans cet entretien accordé aux Dépêches de Brazzaville, elle salue l’hospitalité du peuple congolais et fait une esquisse du bilan des actions caritatives qu’elle a menées pendant ses qutre ans au Congo. Témoignant de l’excellence des rapports diplomatiques entre la Colombie, son pays d’origine, et le Congo, l’avocate rentre chez elle avec une meilleure impression du Congo. Elle a par ailleurs pris l’engagement de continuer à travailler avec le Congo

Les Dépêches de Brazzaville : Avec votre mari, Marcel Van Optal, qui arrive à la fin de son mandat, quel est le sentiment qui vous anime en quittant le Congo ?

Clara Inès Chaves : Mes sentiments pour le Congo sont très variés. Dans un premier temps, je suis contente de repartir chez moi, en Colombie, après quinze ans que je n’habite plus chez moi. Entre temps, je reste très attachée au Congo, de même que mon mari, qui a grandi en Afrique et passé presque toute sa carrière diplomatique dans ce continent. Pour ma part, j’ai des racines africaines, et je suis une fois de plus ravie après avoir réussi à réaliser de nombreux projets que je caressais. Cela avec l’appui significatif de différentes institutions du pays, du gouvernement mais aussi de mes amis personnels et les medias. J’étais déjà bien intégrée dans le pays, je profite donc de cette occasion pour réitérer au Congo et à tous les Congolais, toute ma gratitude et mes sentiments les plus distingués.

LDB : Vous avez œuvré activement pendant les 4 ans que vous avez passés au Congo, dans des actions de charité à l’endroit des personnes démunies. Quel bilan peut-on faire de ces actions humanitaires ?

C.I.C. : J’ai travaillé avec différentes institutions du Congo, ainsi que les orphelinats Saint Joseph, l'orphelinat de Nazareth et l’institution Ephata. C’est une stratégie que nous avons adoptée pour contribuer, à notre manière, au développement du pays qui nous a accueillis pendant ces quatre annnées. Nous avons donc porté assistance aux personnes démunies, parce que nous pensions que c’est de cette manière que nous pouvions contribuer tant soit peu, à l’amélioration de leurs conditions de vie mais aussi à la paix sociale. Je parle de manque de paix parce qu’il y a une catégorie de personnes qui manquent de l’essentiel pour leur existence. Et si nous travaillons avec ces gens, nous leur donnons une meilleure qualité de vie, ce qui peut contribuer à fortifier la démocratie et la paix.

Nous avons pu entreprendre assez d’activités mais le temps était imparti, d’autres n’ont malhaureusement pu être réalisées. Avec l’institution Ephata, par exemple, j’ai donné un coup de main pour agrandir son bâtiment principal. Avec d’autres institutions j’ai réussi à résoudre des problèmes importants. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de mobilier à distribuer dans plusieurs orphelinats. Je les ai reçus de la part de l’Union européenne et je vais les remettre à la Nonciature avant de quitter le pays avec une liste bien définie des établissements. Une bonne partie de ce mobilier est destiné à un orphelinat détruit récemment par le feu. Il s’agit notamment de chaises, d'armoires et d’autres articles nécessaires à leur fonctionnement. Avec l’appui de la Nonciature, je tiens également à aménager quelques endroits détruits par ce feu.

LDB : En travaillant avec ces personnes démunies, quel a été votre objectif ?

C.I.C. : Mon objectif était de leur donner un peu d’affection, tout en leur disant que je suis comme elles, que je suis leur maman, même si je suis d’origine colombienne. Car quelque part je suis congolaise aussi. C’est vrai que je porte le chapeau de colombienne, d’avocate et d’épouse de diplomate, mais je porte aussi la veste de mère. Mon objectif était surtout de dire au peuple congolais, à tous ces orphelins et personnes démunies, qu’ils sont nos frères, nos enfants, nos parents et qu’avec l’appui de tous, nous pouvons donner réponse aux difficultés dans lesquelles ces personnes se trouvent.

LDB : Avocate et diplomate, vous avez aussi oeuvré dans la culture. Qu’est-ce qui vous a poussé à intégrer ce secteur ?

C.I.C. : Pour moi la culture est un élément d’intégration, de paix, surtout de fortification de la démocratie et de gouvernance. Avec la culture, on peut appartenir à différentes cultures. Et quand nous apprenons différentes cultures, nous apprenons également à intégrer la paix en nous. En effet, pour moi, la culture est quelque chose d’enrichissant.


LDB : Quelles ont été vos actions culturelles menées pendant quatre années au Congo ?

C.I.C. : J’ai fait beaucoup de choses dans le domaine culturel. La plus grande activité culturelle que nous avons réalisée, c’est celle concernant la découverte de la Colombie, à l’occasion de laquelle nous avons organisé des journées et expositions culturelles, des journées gastronomiques ainsi que des conférences débats axées sur la Cours pénale internationale (CPI). En tout cas, la dernière grande activité culturelle que j’ai organisée n’est autre que « la Promotion pour le patrimoine culturel congolais au service du développement durable », avec la participation du Carnaval Barranquilla de la Colombie -un patrimoine humanitaire de l’Amérique latine-, qui a connu la participation d’importants conférenciers (ex-ministres d’État colombiens). Organiser de telles activités, était une façon pour moi de montrer que le Congo et la Colombie peuvent bien faire chemin ensemble dans le domaine de la culture. 

LDB : Quelle appréciation faites-vous des relations diplomatiques entre le Congo et la Colombie, votre pays d’origine ? 

C.I.C. : Je trouve que la diplomatie est un élément important dans lequel on peut développer beaucoup de choses dans le pays, en faveur de la paix. Entre le Congo et la Colombie, pas mal de choses se sont réalisées. La Colombie a une grande racine africaine et il est important que nous puissions continuer à collaborer dans ce sens. Il y a déjà un chemin pour continuer et consolider différents sujets culturels et de coopération. Il s’agit d’un travail futur pour les gouvernements des deux pays. 

Nous rentrons au pays, mais avec mon mari, nous continuerons à travailler, même à distance, avec le Congo. Nous remercions l’appui du président Denis Sassou N’Guesso, de son épouse Antoinette Sassou N’Guesso, du gouvernement en général, des entreprises et des amis, sans oublier Les Dépêches de Brazzaville et les autres médias avec qui nous avons réalisé beaucoup de grandes choses. Les amis congolais comme son gouvernement peuvent compter sur notre contribution pour favoriser les relations entre les deux pays.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Clara Inès Chaves à côté de son mari, Marcel Van Optal photo 2 : Clara Inès Chaves au côté d'Antoinette Sassou N'Guesso