Conflit au Soudan du Sud : Washington sanctionne trois responsables

Lundi 17 Décembre 2018 - 15:33

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Les sanctions imposées par les Etats-Unis visent également six sociétés, pour leur rôle dans la guerre civile qui ravage le pays depuis 2013.

Le régime des sanctions américaines prévoit la saisie des biens des trois responsables aux Etats-Unis et l'interdiction des transactions financières depuis les Etats-Unis avec eux ou leurs sociétés.

Israel Ziv, un ancien général de l'armée israélienne et patron du groupe de consultants Global CST, a utilisé une société agricole « comme couverture pour la vente d'environ cent cinquante millions de dollars d'armes au gouvernement, dont des fusils, des lance-grenades et des lance-roquettes », a indiqué le ministère américain du Trésor, dans un communiqué.

« Alors que M. Ziv s'offrait la loyauté de hauts responsables du gouvernement sud-soudanais avec des pots-de-vin et des promesses de soutien en matière de sécurité, il aurait planifié des attaques de champs pétroliers au Soudan du Sud par des mercenaires, en vue de créer un problème que seule sa société et ses associés pouvaient résoudre », a ajouté le ministère.

Gregory Vasili, beau-frère du président sud-soudanais Salva Kiir, est lui sanctionné pour avoir dirigé des violences claniques dans l'Etat régional de Gogrial, dont il était le gouverneur en 2017. Ces violences auraient provoqué « la mort de nombreux civils et la fuite de milliers de personnes », selon le ministère. Il aurait également « été impliqué dans diverses activités illicites, dont un scandale de livraison de nourriture, et pour avoir remporté des contrats de gaz avec l'armée sud-soudanaise alors qu'il en faisait partie ».

Un homme d'affaires sud-soudanais, Obac William Olawo, est pour sa part accusé d'être impliqué dans un trafic d'armes et de matériel à destination du Soudan du Sud.

Le Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance en 2011, a sombré dans la guerre civile deux ans plus tard, lorsque Salva Kiir a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d'État. Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de trois cent quatre-vingt mille morts et poussé plus de quatre millions de personnes, soit près d'un tiers de la population, à s'enfuir. Les belligérants ont signé un accord de paix en septembre, qui prévoit un cessez-le-feu et l'interdiction de recruter de nouveaux combattants.

Josiane Mambou Loukoula

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