Contradictions sur la machine à voter : le FCC s'en prend à la plate-forme "Lamuka"

Samedi 8 Décembre 2018 - 17:06

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À la veille des scrutins, la polémique sur le recours à l'outil électronique ne faiblit pas. Bien au contraire, elle enfle dans la classe politique surtout avec le rejet qu’il subit de la part de la coalition soutenant la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle. Ce dernier en a même fait son credo pendant la campagne électorale en disqualifiant cet outil non consacré par la Constitution.

Partout où il passe, Martin Fayulu ne cesse de crier à la tricherie à laquelle la majorité entend recourir lors du vote par l’entremise des machines programmées d’avance, selon lui,  en faveur du dauphin de Joseph Kabila. Tout en demandant à ses partisans de se rendre aux bureaux de vote le 23 décembre afin d’accomplir leur devoir citoyen, Martin Fayulu ne s’empêche pas de les exhorter à faire fi de la machine à voter pour exiger le bulletin papier. « Demandez les bulletins de vote. S’il n’y a pas des bulletins de vote, il n’y a pas de vote non plus », n’arrête-il pas de marteler dans son itinérance dans le Congo profond. Un discours qui non seulement désoriente ses partisans mais aussi est à même de générer une tension inutile avec le risque de compromettre le déroulement des scrutins. Tout en demandant à ses électeurs de se présenter effectivement le 23 décembre dans leurs bureaux de vote respectifs, il leur enjoint en même temps de ne pas voter avec la machine. Une posture ambiguë.

En tout cas, au Front commun pour le Congo (FCC), ce discours dont est porteur le candidat de Lamuka est subversif et s’inscrit dans une logique de sabotage des élections. « Comment espérer raisonnablement gagner une élection avec des bulletins nuls ? Même l’ignare béotien ne peut le suivre dans cette logique », a estimé, le 7 décembre, André Alain Atundu, le rapporteur de la cellule de communication de l’équipe de campagne du candidat président FCC, lors d’un point de presse. En fait, pour la plate-forme présidentielle, une telle exhortation dissimule mal quelques velléités déstabilisatrices du processus électoral dont se nourrissent Martin Fayulu et ses alliés qui créent, d’ores et déjà, les conditions de contestation future des résultats.  « Tout est fait pour contester des résultats, dans le but de créer une atmosphère de chaos susceptible de mener avec le concours des puissances obscures de la communauté internationale à un dialogue de plus, pour instaurer une transition sans Kabila », se convainc-t-il.

Une approche jugée irrationnelle et cynique

Sans ménager le candidat de Lamuka, ce cadre du FCC stigmatise son approche qu’il juge irrationnelle, cynique, avilissante et même infantilisante pour les électeurs. D’après lui, il s’agit là d’une stratégie destinée à cacher tant soit peu le désarroi de ce candidat après le fiasco de Genève qui le condamne à jouer le second rôle dans la campagne présidentielle. « Demander aux Congolais, dans une posture à la folklorique et cynique, d'aller voter en déposant dans l'urne un bulletin de leur fabrication en lieu et place du bulletin imprimé par la machine, c'est se moquer des électeurs et bafouer la démocratie », a-t-il dit. 

Enfin, pour le porte-parole de la cellule de communication du FCC, le candidat Martin Fayulu veut simplement « enterrer la démocratie et le peuple congolais par égoïsme et frustrations personnelles ». Et d’ajouter : « Le FCC compte, de ce fait, sur le peuple pour faire bon usage de l'article 64 de la Constitution » en faisant écran sur le projet machiavélique nourri par la coalition Lamuka.  

 

 

 

Alain Diasso

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