Délinquance faunique : quatre braconniers condamnés pour trafic de perroquets du Gabon

Lundi 2 Décembre 2019 - 12:15

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La direction départementale de l’Economie forestière de la Cuvette, avec l’appui du parc national Ntokou-Pikounda, a restitué, le 30 novembre à notre rédaction, le délibéré du tribunal correctionnel d’Owando condamnant quatre personnes à des peines de prison et pécuniaires pour activités illicites de perroquets gris de la République gabonaise.

 Les contrevenants, à en croire les déclarations faites à la police, ne seraient pas à leur premier forfait du genre. Les plumes et têtes des perroquets gris du Gabon  serviraient, selon eux, à des pratiques animistes et ornementales, moins encombrantes à transporter que l’ivoire. Ces derniers affirment également que ce trafic prend de plus en plus de l’ampleur à cause de la demande du marché, particulièrement en République démocratique du Congo (RDC), au Cameroun et au Nigeria.

Ayant reconnu les faits qui leur ont été reprochés, trois ont été condamnés à dix-huit mois de prison ferme et un à douze mois avec sursis assortis d'une amende de cent mille francs CFA chacun, ainsi que trois millions cinq cent mille de francs CFA pour dommages et intérêts collectivement, soit huit cent cinquante-sept mille francs CFA à chacun. Deux de leurs acolytes ont été acquités.

En effet, le perroquet gris du Gabon fait partie désormais des espèces intégralement protégées en République du Congo, vu la décision de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction ou encore la Convention de Washington du 24 septembre 2016 relative au transfert du perroquet gris du Gabon à l’annexe II (espèce partiellement protégée) à l’annexe I de la Cites (espèce intégralement protégée).

Selon la direction départementale de l’Economie forestière de la Cuvette et le parc national Ntokou-Pikounda, ces braconniers sont impliqués dans un trafic interdépartemental et transfrontalier des perroquets et de leurs trophées. Ils ont été interpellés par les éco-gardes à l’intérieur du Parc national lors d’une patrouille de surveillance.

Ils étaient en possession de soixante-et-un têtes de perroquet, deux perroquets vivants, quatre cent quatre plumes de perroquet, trois bidons de cinq litres de colle (résine de bois) dont la valeur est estimée à près d’un million de francs CFA.

Le jugement prononcé à l’encontre de ces quatre inculpés, âgés entre 24 à 45 ans, dont trois sont originaires de la RDC et  un du Congo-Brazzaville, se veut dissuasif.

La direction départementale de l’Economie forestière de la Cuvette, avec l’appui du parc national Ntokou-Pikounda,  a remis les deux  perroquets vivants  aux agents habilités des services vétérinaires.

Signalons que le parc national de Ntokou-Pikounda regorge d'une des plus riches diversités biologiques en République du Congo. Situé à cheval entre les départements de la Cuvette et de la Sangha, il est géré par l’Agence congolaise de la faune et des aires protégées, avec l’appui technique et financier du Fonds mondial pour la nature. Ce parc subit, depuis plusieurs années, une forte pression à cause du braconnage des espèces emblématiques au regard de leur caractère lucratif.

Rappelons que le perroquet gris du Gabon ou perroquet jaco est une espèce d'oiseaux de la famille des psittacidae. C'est le meilleur parleur parmi les perroquets et le plus vendu en France et en Belgique. Son nom, normalisé par la Commission internationale des noms français des oiseaux, est perroquet jaco, mais il est appelé de différentes façons dans le langage courant et commercial. Outre le pseudonyme de gris du Gabon, il est aussi couramment appelé "gris d'Afrique" ou "gris du Congo".

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

1-Deux perroquets gris du Gabon/Adiac 2-Des perroquets jaco encore appelés gris d'Afrique ou gris du Congo/Adiac

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