Dialogue inclusif : le décor se met progressivement en place

Samedi 9 Avril 2016 - 16:45

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Lentement mais sûrement, le décor se met progressivement en place pour la tenue du dialogue politique convoqué, il y a près d’une année, par le chef de l‘État, Joseph Kabila.

Après moult atermoiements dus essentiellement à l’attente du rapport des consultations menées par Edem Kodjo, c’est un véritable coup de fraîcheur que l’Union africaine vient d’assener au processus en confirmant le 6 avril l’ancien Premier ministre togolais dans son statut de facilitateur au dialogue politique en RDC. Une façon de lui mettre la pression afin qu’il fasse diligence dans sa quête de faire adhérer un maximum d’acteurs politiques congolais, tant de la majorité que de l’opposition, au projet du dialogue. Autre détail qui renforce les certitudes autour de l‘imminence de ce forum national, c’est notamment le souhait émis par le Conseil de sécurité de l’ONU dans sa résolution 2277 demandant aux parties prenantes « d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution ». L’organe onusien appuie, ce faisant, la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue. D’après le porte-parole du gouvernement Lambert Mende qui salue cette avancée, « le dialogue va avoir lieu, parce que les conditions sont remplies, les dernières hésitations étant rencontrées par la communauté internationale ».

Abondant dans le même sens, Aubin Minaku (président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la majorité présidentielle) a déclaré, il y a peu, que le comité préparatoire de ces assises est en passe d’être constitué tout en invitant l’opposition à participer à ce forum pour « lever des options responsables face aux contraintes majeures » du processus électoral. Pour lui, il n’a plus des raisons pour l’opposition de boycotter ces assises, étant entendu que la communauté internationale vers laquelle elle s’est toujours retournée soutient désormais la tenue du dialogue. Si une frange de l’opposition adhère au dialogue, une autre continue de s’y opposer avec la dernière énergie estimant qu’il s’agit là d’une astuce concoctée par le camp présidentiel pour assurer un troisième mandat à Joseph Kabila.

Entre-temps, les contacts amorcés récemment à Paris, autant que les précédents, entre les délégués de la majorité et ceux de l’UDPS sur qui mise la coalition au pouvoir pour donner un certain crédit au fameux dialogue, ont accouché d’une souris. Et face au refus de certains partis politiques de l‘opposition de ne pas participer au dialogue dans son format tel que convoqué par Joseph Kabila, le porte-parole du gouvernement est on ne peut plus clair. « On peut décider soi-même de ne pas participer à un exercice comme celui-là », a-t-il noté. Tout laisse supposer que l’option est désormais de ne composer qu’avec les opposants qui auront accepté l’offre présidentielle, le temps que les anti-dialogue puissent revenir à la raison.   

Alain Diasso

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