Disparition: l' artiste sculpteur sénégalais Ousmane Sow est mort

Son don, son talent, son génie, il sera le premier Africain à intégrer l’académie des Beaux-arts en décembre 2013. Il restera l’une des plus grandes figures de l’art contemporain africain. Il nous a quittés le 1^er décembre 2016 à Dakar au Sénégal,  à l’âge de 81 ans. Le travail d’Ousmane Sow attirait tous les grands collectionneurs, obligés de faire la queue pour avoir accès à ses oeuvres. Ce sculpteur hors pair est le premier africain à battre un record mondial de vente d’œuvres.  L’une d’elles,  Zulus, a été vendue à 530 000 euros.

 Le père de « l’Homme sculpteur » s’était principalement consacré à la représentation de l’être humain avec de la manière physiologique. « Il y a au départ des déchets de colle altérée que je laisse macérer et que je mélange à une vingtaine de produits qui finissent par donner un produit onctueux et souple. À la base de la construction, il y a une armature en fer à béton que je recouvre avec une paille plastique imperméable, elle-même recouverte de toile de jute. C’est à partir de là que je travaille au relief musculaire. J’enveloppe ensuite l’ensemble dans un tissu que je recouvre d’argile. Mais l’argile n’est pas indispensable. Je l’utilise uniquement pour accrocher la lumière quand c’est trop lisse », expliquait-il. Dans ses codes ont retrouvait un mélange d’œuvres occidentales et africaines.

Ousmane Sow a fait des études d’infirmier, et suit une formation de kinésithérapeute en fréquentant des élèves de l’Ecole des Beaux- arts. Il y acquiert une excellente connaissance de l’anatomie humaine. Il rend hommage en 2015, à Toussaint Louverture, héros de l’indépendance haïtienne et  de la lutte pour la liberté et l’indépendance des peuples noirs. On se souviendra encore longtemps d’Ousmane Sow passant le pont des arts, l’épée à la main.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a rendu un vibrant hommage au sculpteur sénégalais. « Le Sénégal et la France ont perdu aujourd’hui un immense artiste, un de ces grands hommes, dont la vision fait changer les mentalités et avancer les peuples. De ses nombreuses et célèbres expositions, je retiens celle du Pont des Arts à Paris, qui a permis à beaucoup de Parisiens de découvrir son extraordinaire talent. Je salue aussi le parcours exceptionnel d’un artiste africain, le premier d’entre eux à être reçu à l’Académie française des Beaux-Arts et à faire entrer le continent à l’Académie. Au-delà de sa forte empreinte artistique, il était aussi un homme engagé socialement et politiquement pour son pays et son continent, et ses éclats de voix retentiront longtemps dans les mémoires de ceux qui l’ont connu », a déclaré Jean-Marc Ayrault.