Diversité biologique : le Congo appelé à développer des synergies avec les autres pays

Mercredi 22 Mai 2019 - 18:22

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La communauté internationale célèbre, le 22 mai de chaque année, la Journée internationale de la diversité biologique. A cette occasion, le gouvernement congolais, par le biais de la ministre du Tourisme et de l’environnement, Arlette Soudan-Nonault, a rendu publique une déclaration dans laquelle un accent est sur la nécessité pour le pays de redoubler d'efforts dans ses actions.

Portée par la Convention du même nom entrée en vigueur le 29 décembre 1993 et qui rassemble cent quatre-vingt-seize parties, la Convention sur la diversité biologique a été ratifiée par le Congo, le 30 octobre 1996. Bénéficiant d’une médiatisation insuffisante, comparativement à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, « la Convention sur la diversité biologique est aussi importante pour l’humanité en raison de la place de la biodiversité dans notre alimentation, notre santé, nos habitats, l’économie des Etats et la vie des populations locales et autochtones », a déclaré la ministre.

Cette année, les Nations unies ont choisi pour thème « Notre biodiversité, notre nourriture, notre santé » pour interpeller tout le monde à plus d’un titre car il rappelle combien la biodiversité est essentielle à la vie humaine.

  « La diversité biologique, qui conditionne notre existence sur terre, est un écosystème complexe et dynamique à l’origine des plantes et animaux qui forment l’essentiel de nos moyens de subsistance. Pour ce qui est du rapport à notre santé, il sied de noter que de tous temps, les hommes ont utilisé des plantes pour se soigner et que de nos jours, près de 80% de la population mondiale a recours à des remèdes fondés sur des espèces sauvages. De même un grand nombre des médicaments est issu des substances naturelles ou synthétisées à partir des produits naturels », a indiqué Arlette Soudan-Nonault.

La vie humaine est intimement liée à la biodiversité. Son maintien n’est pas une lubie des pays riches ou d’amoureux de la nature. « Elle est le garant de notre bien-être et un facteur majeur de stabilité de nos sociétés. Si la biodiversité est si importante pour notre vie, que faisons-nous pour la protéger ? Malgré l’existence d’une convention dédiée à cette cause, le constat est hélas alarmant. La biodiversité mondiale est en train de s’effondrer », a-t-elle fait remarquer.

Près d’un million d’espèces animales et végétales menacées d’extinction

Selon le dernier rapport de la plate-forme scientifique mondiale sur la biodiversité, près d’un million d’espèces animales et végétales, soit une sur huit, sont menacées d’extinction à brève échéance de la surface de la terre ou du fond des océans. Le responsable de cette disparition sans précédent dans l’histoire est l’homme. Les causes de cette hécatombe qui menace la fertilité des sols et la productivité des océans, donc la sécurité alimentaire et la santé, sont connues. Il s’agit de la déforestation, de la destruction des habitats sauvages ; de l’utilisation massive des pesticides, la dégradation des sols ; du braconnage, de la surpêche ; des déchets plastiques, de l’urbanisation effrénée, des espèces envahissantes apportées par les échanges et, bien sûr, du réchauffement climatique.

« La disparition progressive de la biodiversité a déjà des conséquences sur notre bien-être. La rareté de certains produits de consommation courants qui, hier, abondaient sur nos marchés, doit nous interpeller. Pourtant, la perte de la biodiversité n’est pas une fatalité, éviter le pire est encore possible. Dans notre pays, beaucoup d’efforts ont été consentis sur le plan politique, institutionnel et opérationnel pour préserver notre riche patrimoine naturel », a assuré la ministre.

Les dix-sept aires protégées couvrant près de 13% du territoire national et le taux de déforestation du Congo de 0,05%, parmi les plus faibles au monde, illustrent à suffisance cette volonté incarnée par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. « Nous devons cependant redoubler d’efforts dans nos actions et développer des synergies avec les autres pays du Bassin du Congo, deuxième poumon écologique au monde qui renferme 10% de la biodiversité mondiale. 10%, c’est dire que notre responsabilité est planétaire », a suggéré Arlette Soudan-Nonault.

C’est à cette fin que la Commission climat du Bassin du Congo a été créée, fruit de la coopération régionale pour concilier la lutte contre les changements climatiques, la préservation de la biodiversité et le développement économique à travers l’économie des aires protégées, l’économie des parcs zoologiques, l’économie des jardins botaniques et l’économie de reboisement, autant de potentialités encore sous exploitées.

Pour la ministre du Tourisme et de l’environnement, vingt-six ans après la mise en œuvre de la convention, force est de constater que peu d’avancées ont été obtenues dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité. « Il est évident que si nous ne changeons pas de paradigme, nous allons compromettre notre avenir et celui de nos enfants. La responsabilité est donc collective : gouvernement, parlementaires, secteur privé, collectivités locales, société civile et population. Et cela d’autant que la place des secteurs concernés par la valorisation de la biodiversité dans notre Plan national de développement, et donc susceptibles d’être impactés par son déclin, est primordiale : agriculture, élevage, pêche, tourisme », a précisé la ministre.

Ainsi, les défis sont donc à la hauteur des périls, car ce sont les forêts qui luttent contre les érosions, ce sont les mangroves qui assurent la protection du littoral ; les sols abritent et filtrent les eaux.

 

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : La ministre du Tourisme et de l’environnement publiant la déclaration du gouvernement

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