Droits de l'homme: la RDC toujours sous la surveillance de la CPI

Jeudi 3 Mai 2018 - 19:00

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Lors de son passage à Kinshasa,  la procureure générale de l'institution judiciaire internationale, Fatou Bensouda, a fait part de ses inquiétudes quant à la persistance des violences dans les territoires de Beni et Butembo (Nord-Kivu), le Grand Kasaï et Kinshasa qui pourraient être de la compétence de son institution.  

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a clôturé, le 3 mai, son séjour de travail de deux jours à Kinshasa. Une visite ponctuée par une série d’audiences qui lui ont été accordées par les différentes autorités politiques du pays, au premier rang desquelles le chef de l'État, Joseph Kabila Kabange. Les violences commises en RDC, l’état d’avancement des procédures judiciaires nationales ainsi que la coopération entre le bureau de la CPI et le gouvernement congolais étaient au centre des échanges. Venue spécialement pour faire le suivi de la coopération entre son institution et la RDC en cherchant notamment  à glaner un maximum d’informations sur les procédures nationales en cours, Fatou Bensouda s’est estimée heureuse d’avoir eu tous les renseignements dont elle avait besoin en rapport avec les violences déplorées à l’est du pays et à Kinshasa.     

Très préoccupée par la situation sécuritaire dans les territoires troubles de Béni et Butembo au Nord-Kivu, sans oublier le Grand Kasaï, l’Ituri ainsi que les violations des droits humains enregistrées lors des marches pacifiques du 31 décembre 2017, des 21 janvier et 25 février de l’année en cours à Kinshasa, Fatou Bensouda voudrait voir la RDC prendre le devant en engageant les procédures judiciaires requises afin d’établir les responsabilités. Pour elle, les actes de violences commis dans ces différentes zones pourraient être de la compétence de la CPI. Elle l'a déclaré au cours d’une conférence de presse animée peu avant son départ. « J’ai demandé aux autorités congolaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour que des enquêtes véritables soient menées afin de faire la lumière sur les violences alléguées et de traduire en justice tous les acteurs impliqués dans leur perpétuation. C’est, en effet, la responsabilité première des autorités nationales de mener des enquêtes véritables pour faire la lumière sur ces allégations, comme cela est prévu dans le statut de Rome ratifié par la RDC », a-t-elle dit.

Sur le volet particulier des droits de l’homme, elle a successivement rencontré le procureur général de la RDC, Flory Kabange Numbi, et la ministre Marie-Ange Mushobekwa Likulia en charge du secteur. A ces deux officiels congolais, elle a exprimé ses vives préoccupations sur la persistance des cas de violations des droits de l’homme, notamment à l’est tout en exhortant les autorités congolaises à prendre leurs responsabilités à propos. « Si les autorités congolaises ne prennent pas leurs responsabilités, la CPI sera prête à se saisir des dossiers de violations des droits de l’homme dans ce pays », a-t-elle prévenu.

Nonobstant les assurances qu’elle a eues de la part de ses interlocuteurs quant à leur détermination à enquêter sur ces cas de violations des droits de l’homme et d’engager des poursuites judiciaires contre leurs présumés auteurs, la procureure de la CPI est demeurée ferme dans ses convictions. « S’il y a des gens qui ont commis des crimes, ils seront poursuivis par la Cour », a-t-elle lâché sans ambages.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Fatou Bensouda lors de la conférence de presse

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