Énergie : la Snél en quête d’une nouvelle impulsion

Samedi 30 Décembre 2017 - 14:19

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L'entreprise publique de gestion de l'électricité a enregistré, en 2017, quatre grosses pannes en l’espace de trois mois, soit entre octobre et décembre. Pour l’année 2018, elle prévoit des actions innovatrices et des options managériales plus audacieuses dans un environnement énergétique en pleine mutation depuis 2014.

 

L’une des propositions fortes de la Société nationale d'électricité (Snél) pour 2018 est la mise en place effective d’une Autorité de régulation dans le secteur de l’électricité en RDC. Depuis peu, elle mène une action de sensibilisation des décideurs politiques à l’accélération de ce projet. Pour la petite histoire, d’importantes réformes ont été engagées dans le secteur depuis quelques années. Au nombre des grands acquis, il y a la promulgation, en juin 2014, de la loi sur l’électricité qui consacre sa libéralisation et l’ouverture du marché de l’électricité à tout opérateur intéressé. Par ailleurs, cette loi répartit également les compétences concurrentes entre le pouvoir central, les provinces et les entités territoriales décentralisées.

Cette vaste réforme envisage l’installation d’une Autorité de régulation de l’électricité. À l’inverse du secteur de l’assurance, il n’existe pas encore une autorité de régulation de l’électricité en RDC. La Snél, par l’entremise de son conseil d’administration, a relancé le débat sur cette épineuse question. Au nombre des changements, la Snél elle-même a subi une profonde mutation qui a conduit à la transformation de son statut juridique d’entreprise publique en société commerciale. Le but poursuivi est d’améliorer sa performance sur le plan de la desserte en électricité à travers le territoire national.

Augmenter la desserte en électricité

Les autorités congolaises espèrent faire passer le taux d’électricité à plus de 50 % d’ici à 2050. Dans l’ensemble, les objectifs poursuivis visent principalement à résoudre d’importants problèmes mis en évidence dans l’évaluation du secteur énergétique dans le pays. Le plus gros problème concerne justement l’absence d’un cadre juridique attractif. Avec un arsenal juridique mieux adapté, il sera possible d’initier des partenariats public-privé pour relancer le secteur énergétique. En réalisant son plaidoyer auprès des décideurs politiques sur la mise en place de l’autorité de régulation, la Snél, déjà défavorisée par sa structure trop lourde, soit six mille six cents agents contractuels et deux mille neuf cents agents journaliers, veut se mettre à l’abri de toute forme de concurrence déloyale. À l’arrivée de l’actuel comité de direction, son chiffre d’affaire s’élevait à sept cents millions de dollars américains.

Pour l’heure, ce comité compte poursuivre inlassablement la mise en place des mécanismes performants. Au regard des enjeux et défis futurs, la société commerciale veut développer en son sein une culture d’entreprise pour survivre dans un environnement plus concurrentiel. Par ailleurs, elle a mis en œuvre des opérations d’assainissement qui ont conduit à un audit éthique et un audit des procédures. Aujourd’hui, elle dispose des orientations stratégiques établies clairement en objectifs budgétaires et d’actions. Un management dynamique permettra à la société d’améliorer la situation de la desserte de l’énergie électrique, de sa dette, du social de ses agents et même des conditions techniques.

Rappelons qu'en 2017, la Snél a connu trois grosses pannes survenues respectivement à Kalemie et Kisangani (octobre), à Goma (novembre) et à Kinshasa (décembre).

Laurent Essolomwa

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