Etes-vous Italien, Napolitain ou Sicilien ?

Comme souvent, les choses les plus grosses sont celles qu’on voit le moins ! Pendant des années, certains établissements scolaires de Grande-Bretagne présentaient aux élèves ou étudiants un formulaire d’inscription où ils devaient spécifier leur nationalité. Ceux venant d’Italie avaient le choix entre trois cases à cocher : « italien », « napolitain » ou « sicilien ». Comme si Naples et la Sicile ne faisaient pas partie de la République italienne, pays unifié depuis… 1860 !

La gaffe, car ç’en était bien une, n’a sauté aux yeux de quelques attentifs que le mois dernier. Ils l’ont signalée à l’ambassadeur d’Italie en Grande-Bretagne qui a aussitôt fermement protesté auprès du Forein Office, le ministère britannique des Affaires étrangères. Il a demandé, non seulement le retrait de ce formulaire « apparenté à une intolérable forme de racisme anti-italien perpétuant d’antiques croyances britanniques  ». Il « n’existe pas deux Italie, mais une seule » unie du nord au sud, du Piémont à la Sicile.

Ensuite, la polémique a enflammé les réseaux sociaux, devant virale. « Au-delà de qui a rédigé un tel questionnaire, il a semblé normal à ceux qui l’ont avalisé que l’Italie continuait de vivre dans une réalité à part : avec une République de Naples et une autre de Sicile », faisant fi des avancées de l’histoire, a fait valoir sur Facebook un politique indigné. « Je n’ose pas imaginer le niveau d’instruction que l’on acquiert dans ces établissements ! », s’est indigné un autre.

A la radio, une émission de grande écoute n’a pas hésité à dire les choses crument. « C’est vrai que Naples et la Sicile ont été des royaumes, mais ils se sont ralliés à l’Italie depuis longtemps. A moins que ce genre d’erreurs historiques n’aient été entretenues à dessein chez les Anglais  pour insinuer que Sicile et Naples étant terres de mafia, ne faisaient pas partie du substrat culturel italien ! ». Le formulaire incriminé a été vite retiré et les établissements qui l’avaient adopté s’en sont tirés avec de plates excuses.