Etude: Urbanités et mutations socioculturelles

Vendredi 7 Septembre 2018 - 20:15

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Les sociétés se transforment, les cultures évoluent, etc. Le numéro quatre de la revue congolaise de communication, lettres, arts et sciences sociales (CLASS), une collection des éditions Hémar, rassemble des réflexions diversifiées de treize universitaires des deux Congo sur les "urbanités et mutations socioculturelles" du continent.

La première réflexion est celle de Blanche Bienvenue Tchitembo, chercheuse en géographie, portant sur la croissance urbaine et les habitations précaires à Brazzaville. Après une étude des cas, elle fait remarquer l’abondance des habitations à caractère infrahumain fabriquées à base de planches ou de tôles dans la ville.

Le deuxième texte, écrit par la sociologue Félicité Mireille Nkanza-Nzenza, traite de la question de la pluralité des églises dites de réveil. La déclaration de la liberté de croyance et de religion lors de la Conférence nationale a occasionné une prolifération d’églises au Congo. Bien que la plupart d'entre elles ne sont pas reconnues par la loi, la liberté de croyance leur octroie la possibilité de se former sans en connaître les origines.

Quant à Camille Welepele Elatre, docteur en sciences politiques de l’université de Kisangani, en République démocratique du Congo, il consacre son étude sur le mouvement religieux appelé Kimbanguisme. Un accent particulier est mis sur l’identité de la femme kimbanguiste selon leur doctrine. C’est avec un regard perspicace que l’auteur arrive à examiner le mode de vie de cette église dans ce pays où elle est comptée parmi les églises officielles.

L'historien des archives, Martin Yaba, et l'anthropologue bio-culturelle, Amelia Bokilo, se penchent sur la question du dépistage prénatal du VIH. La prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant reste une préoccupation majeure des médecins, aussi préconise-t-on un dépistage systématique des femmes enceintes. Si les instructions sont bien suivies, les conjoints ne courent aucun risque, apprend-on.

L’article de Stévio Ulrich Baral-Angui, histoirien, repose sur les mutations culturelles, une réflexion centrée sur la société Mbosi, partant du "kébé-kébé". A en croire Stévio Ulrich Baral-Angui, plusieurs jeunes, garçons comme filles, sont aujourd’hui incapables de parler de leurs valeurs culturelles comme il se doit. Cela est peut-être dû à l’influence de l’évolution socioculturelle.

Jean-Félix Makosso, spécialiste des sciences de l'information et de la communication, à son tour, parle d’une nouvelle organisation qu’est la gouvernance documentaire. Elle est un processus né des exigences relatives à un suivi rigoureux et rationnel de l’information dans n’importe quel organisme dans le but de mettre en place une technologie de l’information de pointe.

Arsène Elongo, responsable du département de langue et littérature françaises à l'Université Marien-Ngouabi, mène une étude linguistique. Son article porte sur la syntaxe et le style du français populaire congolais. L’étude sur ce fait a montré que le français populaire congolais est adapté aux réalités sociolinguistiques du pays. Il y a un jargon congolais qui se propage et devient un langage typiquement congolais, le congolisme.

Dans la même perspective, l'égyptologue Michel-Alain Mombo aborde la question du diptyque parole-écriture, la divinité comme facteur de glorification de la parole dans l’Egypte pharaonique. Par-là, il veut faire entendre que la parole et l’écriture sont deux choses essentielles qui distinguent l’être humain de l’animal.

Roland Mbinda-Nzaou, histrorien, apporte sa part à l’édifice sur une lecture du pays de Diangala qui n’est autre qu’une grande partie de la vallée du Niari, avec sa vaste plaine formant le territoire Kunyi. Il fait mention du rôle que ce territoire a joué lors de la traite négrière atlantique. En effet, ce territoire a servi de carrefour où se pratiquait le trafic des pays de l’intérieur : Bukka-Meala, pays Teke-laale, le Kibembe et les pays de la côte, Loango, Ngoyo, Kakongo, Cabinda, etc.

Brice Anicet Mayima et Leonard Sitou, chercheurs en géographie, bouclent la revue  par l'analyse de  la mesure du carbone et de l’azote dissous dans les eaux de ruissellement sous eucalyptus à Pointe-Noire. Suite aux études menées dans ce domaine, ils rapportent les résultats qui montrent que la culture de l'eucalyptus est de moindre danger dans l'appauvrissement des sols.

 

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo:Couverture de l'ouvrage

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