Ex-Katanga : un vent de révolte a soufflé sur Kasumbalesa

Samedi 10 Septembre 2016 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Alors que la Zambie a fermé sa frontière pour prévenir tout débordement après des heurts entre les forces de l’ordre et la population locale à la suite du meurtre d’un civil, le conseil provincial a décidé de renforcer les mesures de sécurité dans cette ville frontalière. 

La ville de Kasumbalesa, frontalière à la Zambie, a vécu une journée fortement agitée le 9 septembre sur fond des échauffourées entre les forces de l'ordre et la population en colère. La mort d’un paisible commerçant aux petites heures de la matinée est à l'origine de cette turbulence qui a pris les allures d’une véritable émeute. D’après les témoignages, la victime aurait reçu une balle perdue alors qu’elle tentait d’apporter secours, à l'instar d’autres habitants, à un voisin dont le domicile avait été visitée par des bandits. Dans leur fuite, ces derniers ont tiré plusieurs coups de feu et c’est sur ces entrefaites que le commerçant a été fauché. Le décès du commerçant avait suffi pour mettre de l’huile au feu.

Dans la foulée, il s’est raconté que la balle assassine serait venue des éléments de la police dépêchés sur le lieu. Ce qui a exacerbé la colère des manifestants qui s’en sont pris violemment aux forces de l’ordre jusqu’à brûler un poste de police et quelques installations de la Société nationale d’électricité (Snél). Pour la population locale, il n’y avait pas d’autre alternative que d’exprimer son ras-le bol de cette manière. La ville a frôlé, l’instant d’un éclair, une insurrection comme en témoigne la présence des pneus brulés et des carcasses des voitures calcinées sur la voie publique. Un ras-le-bol compréhensible lorsqu’on sait que la ville fait face, depuis quelque temps, à une vague d’insécurité favorisée par l'absence d’électricité. En avril déjà, deux personnes avaient été tuées dans des circonstances similaires, apprend-on.

Le bilan fait état de deux personnes tuées parmi les manifestants et de plusieurs policiers blessés à coup de jets de pierre. D’après une source locale, la montée du banditisme à Kasumbalesa serait entretenue par des mineurs désœuvrés et réduits au chômage à la suite de la fermeture de nombreuses exploitations du fait de la chute des cours des matières premières. En ralliant Kasumbalesa, ville réputée marchande par où transitent la plupart des importations et exportations du Katanga, notamment le cuivre et le cobalt qui fondent sa richesse, ces mineurs se livreraient à la criminalité pour garantir leur survie. L’autorité provinciale de l’ex-Katanga a décidé, au lendemain de ces incidents, de consolider les mesures de sécurité en renforçant, entres autre, l’action de la police et en enjoignant la Snél à fournir de l’électricité en permanence de sorte à dissuader les bandits dans leur velléité criminelle.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le poste frontière de Kasumbalesa

Notification: 

Non