G20 en Turquie : le déficit d’infrastructures en Afrique s’est imposé à la table des discussions

Lundi 16 Novembre 2015 - 13:15

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Le sommet du groupe des vingt(G20) tenu, du 15 au 16 novembre, dans la station balnéaire turque d’Antalya, a été un moment privilégié pour se pencher, entre autres, sur les nombreux problèmes de l’Afrique, dont le manque d’infrastructures adéquates et fiables qui continue de peser lourdement sur le continent.

L’Afrique est riche en ressources naturelles et bénéficie d’une démographie exponentielle. La Banque mondiale, qui analyse les perspectives économiques du continent, prévoit une croissance du PIB africain de 5,2% en 2015-2016 contre 4,6% en 2014. Malgré cela, l’Afrique accuse un déficit d’infrastructures qui préoccupe les nations industrialisées.

La présence des chefs d’Etat d’Afrique du Sud, du Sénégal et du Zimbabwe au sommet d’Antalya reflète la montée en puissance du continent africain, qui a fait entendre sa voix au sein de la communauté internationale. Une occasion  ayant aussi permis au G20 de promouvoir l’investissement dans les pays moins développés, de discuter de développement, de changements climatiques, de l’économie mondiale, et des stratégies d’investissement. Un accent particulier a été mis sur les défis mondiaux : le terrorisme et la crise des réfugiés sans oublier la lutte contre la corruption ainsi que la réforme du Fonds monétaire international. L’augmentation de la durabilité, le commerce et l’énergie ont été également au centre des discussions.

Au sujet du déficit d’infrastructures en Afrique, le G20 en a fait sa préoccupation alors que l’importance cruciale des infrastructures est de mieux en mieux comprise sur le continent. Les dirigeants africains s’étaient déjà mis d’accord sur plusieurs plans et initiatives afin de combler les lacunes du continent en la matière, et notamment via le plan d’actions prioritaires pour l’infrastructure en Afrique 2010-2015 de l’UA et du NEPAD.

Dans son rapport intitulé : « Le G20 doit s’attaquer au déficit d’infrastructures de l’Afrique », l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo souligne que le succès des actions des pays les plus industrialisés à l’Afrique « se mesurera à la somme des capitaux générés et au nombre de projets réalisés, ainsi qu’à la manière dont les activités du G20 viendront compléter et coordonner les efforts existant sans les supplanter ou les fragmenter ».

Les dirigeants se sont appesantis sur la question de l’accès à l’électricité en Afrique. Déjà, en mai dernier, lors du 6e Forum sur l’énergie tenu à Istanbul en Turquie, des experts avaient appelé les pays du G20 à accroître leurs investissements en Afrique pour résoudre les crises dans le secteur de l’électricité, qui est un secteur clé pour améliorer le réseau d’infrastructures du continent. Et pas plus longtemps que le 2 octobre dernier, les ministres de l’énergie et des ressources naturelles du G20 ont adopté un plan d’actions visant à renforcer l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne,  confrontée à de graves pénuries d’électricité. Le plan d’actions pour l’énergie du G20 souligne également l’importance d’un environnement favorable, propice à l’augmentation des investissements et à la croissance durable dans la région.

Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié l’année dernière indique que près de 2/3 de la population en Afrique subsaharienne, soit plus de 620 millions de personnes, vit sans électricité, et seuls quatre pays de la région fournissent ce service à plus de 50% de leur population.

Après la Turquie, la Chine abritera le sommet du G20 en 2016. Les autorités chinoises ont, d’ores et déjà, fait savoir que leur pays devrait concentrer ses efforts pour aider l’Afrique et d’autres Etats moins développés à faire pleinement usage de leurs propres ressources économiques, et à libérer leurs dividendes démographiques.

Le président François Hollande n’a pas fait le déplacement de la Turquie  du fait des attentats  du 13 novembre à Paris. Il était représenté, à ces assises, par son ministre  des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

 

Nestor N'Gampoula

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