Intégration continentale : Kigali abrite la treizième conférence économique africaine

Samedi 1 Décembre 2018 - 12:45

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Prévue du 3 au 5 décembre, dans la capitale rwandaise, la rencontre à laquelle prendra part des groupes de réflexion (think tanks), chercheurs, décideurs et dirigeants des secteurs public et privé d’Afrique ainsi que des représentants des organisations économiques régionales vise à propulser le programme d’intégration du continent vers de nouveaux sommets.

La conférence se tient neuf mois seulement après que les dirigeants africains ont signé l’accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), la plus importante depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce, une étape tout aussi marquante.

La Zleca rassemble les cinquante-cinq Etats membres de l’Union africaine, soit tous les pays du continent. Il s’agit d’un marché global de plus de 1,2 milliard de personnes, susceptible de provoquer à terme une gigantesque transformation du commerce intracontinental.

La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique estime que la Zleca pourrait stimuler le commerce intra-africain en supprimant les droits à l’importation et pourrait même le doubler, dans l’hypothèse où les obstacles non tarifaires sont également réduits. Cela permettrait de porter le taux actuel du commerce intra-africain de 15 % à 52,3 %, comparativement à 54 % dans la Zone de libre-échange nord-américaine, 70 % au sein de l’Union européenne et 60 % en Asie.

Le thème de la conférence, intitulé, « L’intégration régionale et continentale au service du développement de l’Afrique », est bien en conformité avec la stratégie du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) qui vise à promouvoir une croissance forte, partagée et durable en Afrique.

Les partenaires organisateurs expliquent que la conférence de cette année sera pragmatique dans sa recherche de solutions pratiques pour faire progresser le programme d’intégration régionale du continent, en particulier la mise en œuvre de la Zleca.

Les défis qui se posent à l’Afrique sont bien connus, raison pour laquelle le Groupe de la BAD a fait de l’intégration du continent l’une des cinq priorités (High 5) de son programme de développement.

« Notre vision porte sur la construction d’un continent stable, intégré et prospère regroupant des pays compétitifs, diversifiés, dotés d’une économie durable et participant pleinement aux échanges et aux investissements mondiaux », a souligné le président de la BAD, Akinwumi Adesina.

Ces trois dernières années, en effet, la BAD a financé des projets estimés à 1,3 milliard de dollars américains et des biens publics régionaux d’une valeur de 187,6 millions de dollars. La politique de la Banque vise à s’assurer que 10 % du budget de tous les projets régionaux soient alloués à des interventions en faveur d’infrastructures immatérielles.

L’un des moments forts de la conférence sera la présentation du rapport phare de la Banque, intitulé « Indice d’ouverture sur les visas 2018 ». L’Afrique, avec elle l’ensemble de la communauté internationale, attend d’importants résultats démontrant le chemin parcouru dans le cadre de ce processus.

Dans le cadre de sa mission, le Groupe de la BAD continue de piloter plusieurs initiatives continentales ciblant les infrastructures tant matérielles qu’immatérielles. Ces initiatives comprennent le Programme intégré de développement de l’agriculture en Afrique, le Programme de développement des infrastructures en Afrique et le Plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain.

Yvette Reine Nzaba

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