Journée mondiale du théâtre : les « Pétroliers » de Pointe-Noire sur scène le 27 mars

Mercredi 25 Mars 2015 - 10:16

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En rapport avec la Journée internationale du théâtre qui sera célébrée le vendredi 27 mars, plusieurs troupes théâtrales ont prévu des prestations pour égayer la population à Pointe-Noire. Parmi les troupes théâtrales déjà en ordre de bataille, « les Pétroliers » dont le spectacle en soirée est prévu à l’espace du trentenaire Total E et P Congo.

 Ce jour-là, le public découvrira « Papa Zambie ou la liberté des autres », une pièce mise en scène par Charles Baloukou, comédien et metteur en scène. Selon le président du groupe Rody Nguimbi, ce spectacle sera subdivisé en plusieurs tableaux et scénarii, notamment des scènes sur la vie courante, sur le bon voisinage, sur la paix, sur la liberté, sur l’ingratitude et sur l’amour du prochain.

Retour sur la genère de la journée mondiale du théâtre

De nombreuses manifestations nationales et internationales sont organisées à cette occasion. Mais l’événement le plus important de la journée est certainement la diffusion du « Message international de la journée du théâtre », dans lequel une éminente personnalité des arts vivants est invitée à partager ses réflexions sur le thème du théâtre et de paix entre les peuples. Jean Cocteau était l’auteur du premier message international en 1962. C’est en juin 1962 lors du 9ème congrès de l’ITI que la proposition sur la journée mondiale du théâtre a été faite. Et depuis 1962, chaque 27 mars, date de l’ouverture de la saison du théâtre des Nations à Paris, que la journée mondiale du théâtre est célébrée de diverses manières par les centres nationaux de l’ITI.

Cet institut international du théâtre est la plus grande organisation mondiale pour les arts de la scène, fondée en 1948 par des experts du théâtre et de la danse, et de l’UNESCO. L’ITI promeut les buts de l’Unesco qui sont l’entente mutuelle et la paix, et défend la promotion et la protection des expressions culturelles, peu importe l’âge, le genre, la croyance ou l’ethnie. Chaque année à l’Unesco, l’ITI organise la journée internationale de la danse et la journée mondiale du théâtre. On signale que l’auteur du message de l’année 2015 est le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski.

Clin d’œil sur le théâtre congolais

Le théâtre congolais a toujours fait preuve d’un certain dynamisme face aux problèmes sociaux. Il est le véritable témoin de son époque, et ce depuis son apparition dans les années cinquante, à Brazzaville. Le théâtre se développe très rapidement, sous l’impulsion des missionnaires catholiques et protestants. Du coup, des groupes de théâtre vont se créer dans les quartiers populaires, encouragés par le gouverneur général Bernard Cornut Gentil, qui est à l’origine de la création des cercles culturels. Le théâtre d’expression française va ainsi se populariser, et le mélange entre les formes théâtrales traditionnelles et la scénographie occidentale va devenir la norme.

Et dans les années qui suivent, le théâtre devient un vrai moyen d’expression. Les pièces qui se jouent abordent les problèmes sociaux et politiques. Les textes deviennent militants, plaident pour l’émancipation des peuples, pour la justice, le progrès et les idéaux de liberté. On peut citer les textes de Guy Menga, de Sylvain Bemba, de Tchicaya U Tam’si, de Sony Labou Tansi et de Caya Makhele. Ces textes, pris au hasard, dénoncent la corruption, la barbarie, la dictature et l’exploitation de l’homme par l’homme. Guy Menga remportera d’ailleurs à deux reprises (1967 et 1968), le concours de théâtre de l’ORTF.

À Brazzaville, deux groupes de théâtre vont se démarquer des autres : le Théâtre d’Union Congolais (T.U.C) et l’ASTHECO (Association du théâtre congolais). Les jours passants, l’ASTHECO a fini par s’imposer pour devenir le Théâtre national congolais (T.N.C). Et dans les années soixante-dix, la culture théâtrale va davantage se développer en raison de son appropriation par le milieu scolaire. Et dans les années quatre-vingt, grâce au travail effectué par Maxime Ndebeka et le CFRAD, le théâtre congolais est à son apogée, avec de nouvelles troupes théâtrales qui voient le jour. Et on note que jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, Sony Labou Tansi, Emmanuel Dongala et Matongo kubu Turé sont parmi les noms les plus cités du théâtre congolais avec d’autres dramaturges de renom comme Sylvain Bemba, Tchicaya U Tam’si, Guy Menga, Maxime Ndebeka, Letembet-Ambily et Caya Makhele qui vont tous participer au triomphe du théâtre congolais, au Congo et à l’étranger. Depuis, les troupes théâtrales congolaises vont séjourner régulièrement à l’étranger et se professionnaliser au fil des années avec la multitude des groupes théâtraux et d’autres acteurs qui se font connaître ici et là à travers tout le pays.

Notons que le théâtre congolais est aujourd’hui en train d’écrire les nouvelles pages de son histoire, d’où la nécessite pour les pouvoirs publics d’appuyer cette génération montante dans la formation, la logistique et les infrastructures.

 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: la troupe théâtrale Les Pétroliers sur scène