Justice internationale : Alexis Thambwe Mwamba rattrapé par son passé

Jeudi 15 Juin 2017 - 15:30

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Le ministre congolais de la justice qui fait l'objet d'une plainte pour crime contre l'humanité, est interdit de quitter la Belgique avant le jour de son audition le 22 juin 2017 par la justice belge. 

Décidément, les choses se gâtent de plus en plus pour Alexis Thambwe Mwamba. Chargé à la suite des évasions massives des prisonniers lesquelles lui a valu une motion de défiance à la Chambre basse, le ministre de la justice n’est pas au bout de ses peines. Il vient d’être rattrapé par son passé dans une affaire qui remonte à 1998 lorsqu’il évoluait encore sous le statut de RCD. Cette rébellion installée à Goma avait combattu avec acharnement le régime de Kinshasa jusqu’à interdire le survol du territoire sous son contrôle de tout aéronef provenant d’ailleurs, pour des raisons sécuritaires.

La compagnie Congo Airlines a fait les frais de cette espèce de suspicion généralisée qui avait envahi les leaders de cette rébellion. La destruction en plein vol de son Boeing 727 en constitue une preuve. Les faits se sont déroulés aux abords de Kindu dans un contexte de guerre le 18 octobre 1998. Les cinquante personnes dont quarante-trois civils, essentiellement des femmes et des enfants, et sept membres d’équipage ont péri à la suite du crash. Le ministre congolais de la justice dont le nom est cité, à tort ou à raison, dans cette affaire fait l‘objet d’une plainte en Belgique initiée par les familles des victimes. La plainte porte également sur des détournements des biens publics, un volet du dossier dans lequel le nom de la fille du ministre est aussi mentionné. D’après la Libre Belgique qui livre cette information, le ministre Thambwé Mwamba aurait, à l‘époque des faits, justifié le tir d’un missile sur l’appareil par le fait que l’avion était sur le point d’atterrir à Kindu avec des militaires pro-Kabila que le RCD combattait.

La plainte, d’après la source, a été introduite par l’avocat Alexis Deswaef il y a près d’un mois et le juge Michel Claise a été désigné par le parquet de Bruxelles pour se charger de l’instruction de l’affaire. « Le cas de Thambwe Mwamba est traité en Belgique parce qu’il est résident belge et donc le juge est compétent », a déclaré Paul Nsapu de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme) au cours d’une conférence de presse organisée ce 15 juin 2017 à Bruxelles. Il a appelé les autres victimes à se manifester et en précisant que les actions de ce type vont se poursuivre.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Alexis Thambwé Mwamba

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