Kinshasa : l’Asadho juge illégale l’interdiction des manifestations pacifiques

Mercredi 2 Novembre 2016 - 16:00

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Pour cette ONG, la mesure du gouvernement provincial de la capitale congolaise est liberticide et inconcevable dans un régime qui se veut démocratique.

Dans un communiqué du 2 novembre 2016, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) s’est dite très préoccupée par la mesure d’interdiction générale des manifestations pacifiques prise par le gouvernement provincial de la ville-province de Kinshasa, au lendemain des évènements malheureux du 19 au 20 septembre 2016. « La mesure du gouvernement provincial de la ville de Kinshasa est liberticide et inconcevable dans un régime démocratique », a indiqué Jean-Claude Katende dans ce communiqué.

Pour l’Asadho, en effet, en décidant de l’interdiction des manifestations pacifiques pour une durée indéterminée, le gouvernement provincial se serait rendu coupable de violation de la Constitution, dans la mesure où il suspend, en toute impunité, l’exercice des droits qui sont consacrés par la loi fondamentale de la RDC. Même les mesures relativement à l’état d’urgence ou l’état de siège, rappelle cette ONG, ont une durée de trente jours et sont soumises au contrôle du Parlement pour s’assurer qu’elles ne violent pas inutilement les droits et libertés reconnues aux individus.

Il est rappelé qu’après les évènements du 19 au 20 septembre 2016 qui ont occasionné la mort de plus de 50 personnes, l’incendie des biens privés et des sièges des partis politiques, le gouvernement provincial de la ville-province de Kinshasa a pris la décision d’interdire les manifestations pacifiques jusqu’à nouvel ordre. Pour l’Asadho, en prévision des prochaines manifestations pacifiques prévues par les forces politiques et les forces sociales acquises au changement, cette mesure devra être levée car elle est jugée illégale.

C’est dans cette optique que cette ONG exhorte le président de la République à faire respecter les droits et libertés consacrés par la Constitution à tous les Congolais. Entre-temps, elle attend du gouverneur de la ville de Kinshasa de lever la mesure interdisant les manifestations pacifiques sur toute l’étendue de la capitale congolaise. L’ONG appelle, par ailleurs, les forces politiques et sociales acquises au changement à organiser leur manifestation en respectant la Constitution et les lois de la République.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Jean-Claude Katende, le président de l'Asadho

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