La victoire de Donald Trump réveille les populistes italiens

En Italie mais aussi un peu partout en Europe, la victoire de M. Donald Trump qu’aucun sondage n’avait prédit est un signe qu’il faut savoir interpréter. Partis xénophobes, mouvements populistes et racistes de tous bords voient en cette élection-surprise le signe que le temps du « non-politiquement correct » est arrivé. Et cela d’autant que M. Donald Trump arrive à la Maison Blanche après un référendum camouflet qui, en juin dernier, a décidé de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, le fameux Brexit.

Pour Matteo Salvini, leader du mouvement xénophobe italien de la Ligue du Nord, il faut savoir lire les signes des temps ; car son heure est venue. « Si on me le demande, je suis là. Le temps n'est plus aux atermoiements, aux doutes, aux peurs. Les idées, les équipes ne manquent pas et aujourd'hui commence une longue marche », a-t-il lancé samedi à Florence, au cours d’un meeting visant à aller titiller le Premier ministre italien de gauche, Matteo Renzi, sur ses propres terres. L’Italie est en pleine campagne pour un référendum constitutionnel dans lequel le Premier ministre s’est investi et qui pourrait décider de son avenir politique.

C’est tout naturellement que la droite et les populistes appellent à voter « non » à ce référendum prévu pour le 4 décembre. « Si le Brexit nous apprend quelque chose, si l'élection de Donald Trump nous apprend quelque chose, aujourd'hui nous nous mettons en marche pour prendre le pouvoir », a lancé Matteo Salvini. On note beaucoup de points de similitudes entre le programme de la Ligue du Nord et le programme qui a permis à Donald Trump de l’emporter sur Hillary Clinton aux Etats-Unis.

Protectionnisme économique et surtout lutte contre l'immigration sont les piliers de la vision de la Ligue du Nord. Ce mouvement qui n’hésitait pas à suggérer que les bateaux de migrants soient accueillis au canon de l’armée pour les couler, applaudit à une des mesures-phares de M. Trump  consistant à ériger un mur le long de la frontière américaine avec le Mexique. Il a réaffirmé que ce mur serait bien érigé, et que parmi ses premières autres grandes mesures figure celle de renvoyer plus de trois millions d’étrangers criminels chez eux.

Un peu partout en Europe, la victoire de M. Trump, pourtant étripé pour un langage xénophobe et myosine, a fait pousser des ailes à ceux qui, comme Silvio Berlusconi, estimaient samedi que le « politiquement correct » ne paie plus. « C'est notre tour », soutiennent Matteo Salvini et la Ligue du Nord. « Trump nous a montrés que l'on pouvait gagner contre tout et contre tous. C'est notre moment », a-t-il tempêté à Florence.