Littérature : “Taboo and impurity” parle de la tradition congolaise

Mardi 20 Février 2024 - 14:15

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Le livre de 95 pages, édité à la maison Iboumbi press, a été présenté au public de Brazzaville le 17 février.

Congolaise d’origine, résidente aux Etats-Unis d’Amérique, Audrey Calixte Prisca Moungolo Iboumbi a écrit dans son ouvrage constitué de sept chapitres qu’en Afrique, grâce aux spéculations sur l’Ancien Testament, la pollution est devenue un problème social important dans cette société primitive. Pour elle, la pollution fait référence aux pêchés et à l’impureté. En religion, les individus ont des croyances et respectent les conventions religieuses. « Ma curiosité est venue naturellement depuis que j’étais étudiante puis assistante de recherche du Dr Meghan Dougherty, directrice du cinéma et des médias numériques de Loyola university Chicago school of communication. Lorsque le Dr Dougherty m’a confié Purity and Danger : An Analysis of concepts of pollution and Taboo, j’ai commencé à poser des questions sur le livre », a-t-elle expliqué.

C’est donc en explorant le livre de Douglas qu’elle a réfléchi aux expériences passées lorsqu’elle grandissait en République du Congo. Pour elle, ce passé avait fait d’elle ce qu’elle est devenue aujourd’hui, parce que sa vie a toujours tourné autour de la notion de pollution de Douglas.

“Taboo and Impurity”, dit-elle, est la seconde version de son livre intitulé « Pollution : concepts of Taboo in the analysis of danger and purity ». La pollution, a-t-elle poursuivi, est liée à la spiritualité. “Taboo and impurity” parle des nombreuses pratiques traditionnelles et culturelles congolaises liées à la religion et la manière dont elles sont censées avoir un impact dans la vie humaine au passé comme au présent. La pollution fait référence aux pêchés et représente également les actes immoraux d’individus qui transgressent la loi divine comme la Bible l’explique.

Les sept chapitres du livre

Dans le premier chapitre, Audrey Calixte Prisca Moungolo Iboumbi aborde les connaissances scientifiques africaines depuis la création du monde. Elle fait recours à Félicienne Diantamboudila, la prophétesse, qui a souligné que « la science n’est pas quelque chose de nouveau pour les peuples africains ». Les Africains a-t-elle ajouté, possèdent des connaissances scientifiques depuis la création du monde.

Dans le deuxième chapitre, l’auteure explique comment Dieu rend possible la propreté rituelle grâce à l’eau, qui peut purifier et briser toutes les formes dangereuses. Elle est le symbole de la purification car dans l’eau tout se dissout, toute forme se brise, tout ce qui s’est passé cesse d’agir. Les gens peuvent atteindre un état de pureté en se baignant et en nettoyant leurs péchés avec l’eau… Dans la religion Ngunza, en République du Congo, où les pratiquants sont restés étroitement attachés à l’Ancien Testament, une femme en menstrues ne va pas à l’église. Ces croyances existent encore aujourd’hui, certes, mais elles contrastent avec la religion protestante, qui permet désormais à une femme en période de menstrues d’aller à l’église.

Le troisième chapitre, quant à lui, examine comment éviter certains aliments, pour aider à maintenir un état de pureté. Au Congo, il existe de nombreuses règles alimentaires en raison de la diversité des multiples ethnies à travers le pays. Ces règles ne proviennent pas uniquement de l’Ancien Testament, mais aussi des croyances et des observances des gens. Ces règles dépendent de ce que les gens considèrent comme des dieux et peuvent également dépendre de ce que les patients malades reçoivent comme traitement pour guérir leurs maladies, car les gens utilisent généralement des médicaments naturels pour guérir les patients.

Mettre en avant des valeurs sociales pratiquées au Congo

Dans le quatrième chapitre, l'auteure décrit comment l’isolement sert un objectif d’hygiène religieuse, en particulier dans le domaine des valeurs médicales. « J’ai dit non à Mary Douglas quand elle a dit que nos ancêtres étaient confus à propos de l’hygiène. Nos ancêtres avaient seulement peur de Dieu parce qu’ils voulaient obéir à Dieu. Isolation s’agit d’éviter tout contact avec une personne impure, qui pourrait contaminer la personne soignée », a-t-elle expliqué.

 Audrey Calixte Prisca Moungolo Iboumbi explique que le cinquième chapitre met en avant les valeurs sociales pratiquées au Congo. Elle décrit comment sa mère et sa grand-mère voulaient qu’elle gagne l’héritage de leur famille. Les valeurs sociales reflètent les croyances et les observances dans le respect des conventions religieuses… Alors que dans le sixième chapitre, l’auteure mentionne la manière dont les gens résolvent les problèmes sexuels au sein de la société. Dans la société congolaise moderne, la sexualité pose encore problème, car elle amène souvent les gens à entrer en compétition avec les autres. Cela crée des conflits qui peuvent les conduire à s’entretuer. Il arrive souvent que des innocents meurent lorsqu’il s’agit de payer pour l’impureté des autres. Les gens s’appuient aussi sur différentes conventions religieuses, telles que celles décrites dans l’Ancien Testament avec le premier mariage de Dieu entre Adam et Eve.

Enfin, dans le septième et dernier chapitre, l’auteure a analysé les mœurs sexuelles congolaises, comme la circoncision qui est prise pour un moyen d’accomplir et de maintenir l’alliance entre Dieu et l’homme. Au Congo, un enfant de sexe masculin a une valeur importante dans la société. Il est le chef car le pouvoir de gérer la famille lui est souvent laissé. La société congolaise estime que seul un homme peut se lever et parler en public pour résoudre les problèmes sociaux… « Les Africains ont leurs croyances et leurs pratiques qui concernent la cause, la nature et le but de l’univers. Ces croyances et pratiques impliquent des observances dévotionnelles et rituelles », écrit-elle.

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Audrey Calixte Prisca Moungolo Iboumbi entourée des panelistes lors de la présentation de son livre/ Adiac 2- La couverture du livre/ Adiac

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